maquettes/ fin

Mary Elisabeth Braddon/ Le secret de la ferme-grise

Hier aller-rtourà Amiens pour la présentation au Frac. On n’échappe pas au passé et un homme au cheveux blancs me dit qu’il a été le dernier à soigner mon père. Je n’aime pas ça du tout. On parle un peu. Et il me dit que souvent lorsqu’il venait il y avait une fille derrière un petit ordinateur.

—C’était moi, lui ai-je répondu.

Ah que je n’aime pas ça. Il n’y est pour rien évidemment.

Etre de là où l’on est est la pire des choses.!

On est rentrés en voiture avec Christophe, tout contents d’enfin voir toutes les lumières, le sacré coeur au loin, la tour Eiffel.

C’est drôle “les notables”. Bref YL est charmant et c’était sympathique même si dans c’est cas là je me sens un peu cruche à dire des banalités.

Où ai je mis mon bouquin de Lehane. Il me reste 10 pages et je ne le trouve plus. Hier matin, tennis pas mal. Je ne m’énerve pas et je retrouve le plaisir ( perdu ) de jouer. La veille l’aller retour à vélo jusqu’à Nogent était super. J’irais bien à la piscine si quelqu’un me donnait un comprimé de j’y suis et dans l’eau avec les palmes aux pieds. j’ai la flemme du transport , de déshabiller etc…

Rien de palpitant puisque je suis rivée à l’ordi.

F. me parlant de ski je regarde les prix des locations!!! Mais je sais que je n’irai pas. Ce qui est bien avec internet ce sont les voyages que l’on fait sans bouger d’un pouce. Je vais souvent à Madrid, ou Naples qui sont mes destinations!!!

Vent de voleur.

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Exercices de méchanceté transilienne

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A chaque fois , je me dis que c’est le truc le plus palpitant du retour d’Argenteuil. Selon l’heure, l’intensité du plaisir dont je vais parler augmente.

C’est aussi une histoire de suspense trop peu évoquée et qui nous concerne tous. Enfin qui concerne les utilisateurs des trains pourris ou semi pourris de banlieue partant de la garde Saint-Lazare-je ne connais pas assez les autres.( quelquefois il y en a des neufs avec des beaux sièges rayés)

Le train lui-même:

Dans le meilleur des cas il n’y a pas trop de monde, et la porte des toilettes est fermée. Quelqu’un s’est sacrifié pour aller en arrêter le battement et la claquer d’un coup sec pour en finir. Il y a toujours un filet d’un liquide suspect qui progresse vers vos chaussures mais bon…Parfois il y a des trains d’un autre âge avec une tablette métallique et on s’imagine que là il devait y avoir un contrôleur d’un autre âge aussi ou on ne sait pas quoi.

Donc dans le meilleur des cas disais-je, il n’y a pas trois personnes qui parlent au téléphone dont deux qui hurlent, pas le mec muet qui vous pose à côté un porte clé avec un petit papier rectangulaire qu’on ne regarde plus depuis belle lurette. Il n’y a pas un mec qui a son butin sous le bras, à savoir le sac marron du MacDo qui est une véritable infection. Une vé-ri-table infection. C’est vraiment le truc le plus dégueu qui soit. En plus faut imaginer que ce sera ingéré en mode tiédasse, les frites étant les plus rapides à se transformer en buchettes jaunasses froides. Et si l’on imagine l’usine qui fabrique les sauces et ce qui s’y passe c’est le désespoir assuré. Il n’y a pas les 3 copains qui écoutent de la musique via le portable.

En revenant sur le dossier toilettes de ces trains, je suis toujours prête à remettre une médaille au mec qui en sort. Souvent d’ailleurs il en sort alors que le train n’est pas encore parti et il file sans un regard pour qui que ce soit. Il faut avoir un entrainement du type GIGN pour affronter ce local. C’est pire à mon avis  que de tenter d’éviter une mine anti-personnelle. Bref.

Bon , voyons mon cas. Ce qui me différencie des autres voyageurs c’est que j’ai un vélo.

Un vélo.

Plusieurs situations possibles. Il n’y a personne. C’est bon. tranquille. Train direct. Wagon vert si c’est possible et même pas la peine d’aller poser le vélo dans le petit réduit ( à côté des toilettes). Pas la peine de se faire un tour de rein à le suspendre. Entrer, appuyer le vélo sur la porte, s’assoir sur le strapontin, bloquer la roue avec un pied. Coup d’oeil circulaire pour voir ou est l’ennemi ( la fille ou le mec qui téléphone ou qui va le faire ) , ouverture du livre. C’est parti.

Deuxième cas. C’est blindé. Et tout le monde vous déteste vous et le vélo.

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Guy Debord

En toute situation, vous et votre vélo devez vous sentir le maitre du monde. Et froncer l’oeil quand au moment de le  soulever pour entrer vous découvrez la présence de deux intrus possibles :

1/ Un autre vélo, qui n’est pas forcément un ennemi, mais ça ne vous arrange pas quand même d’être envahie sur votre terrain. Et puis il va falloir faire des efforts de solidarité cycliste.

2/ L’ennemi absolu. La poussette remplie d’un enfant, et sa mère. Pire: La poussette remplie d’un enfant et sa mère et le petit frère qui tourne autour de ce paquet de gens, voilés ou pas, criant ou pas. Parce que ça prend une place folle et que ça gêne vos mouvements et l’accès à votre strapontin préféré.

Tout cela est valable pour la montée dans le train peu bondé. Ca emmerde tout le monde le vélo, mais on peut cohabiter.

Quand il y a d’avantage de peuple, c’est pénible mais assez jouissif. Le type qui s’est installé avec ses deux gros sacs dans le local vélo doit décamper et vous laisser la place. Parfois vous frôlez avec votre roue une jambe histoire de montrer qui est le chef-aux-pédales-dangereuses. Car un coup de pédale c’est super désagréable. Même douloureux.

“Selon l’heure, l’intensité du plaisir dont je vais parler augmente.” Je me cite…!!!

On arrive. Et c’est là où c’est vraiment délicieux. Deux cas encore.

1. Les gens se précipitent parce qu’ils savent que votre saleté de vélo va les empêcher de battre le record du monde de la descente qui ne mène à rien. L’idéal est donc de se positionner de telle sorte que le passage soit impossible et de continuer paisiblement la lecture du livre pour susciter l’inquiétude. Non seulement vous emmerdez tout le monde, là au milieu, mais en plus vous allez peut-être finir votre page avant de remettre le livre dans le sac puis enfin démarrer! Hé hé!!

Non le truc le meilleur ( et je ne gagne pas toujours ) c’est lors du retour vers Paris. De quel côté va t’on descendre??? Là est la question. C’est tout un calcul de probabilité parceque vraiment c’est pas facile à deviner. Il y a peu d’indices. On est certain que ça va être à gauche et puis non, la voie s’élargit à nouveau et le quai vous a filé entre les pattes et est passé de l’autre côté. Trahison. Non ce qui est délicieux c’est quand vous bloquez TOUTE la largeur de la porte avec le vélo appuyé et que OUÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ , vous êtes du bon côté et c’est vous qui allez ouvrir la porte et personne d’autre. Puis pour sortir , alors que les autres se tassent derrière vous comme des imbéciles, il va falloir effectuer une petite rotation pour libérer le passage de tout le monde. Tout le monde en question est donc obligé de recule , de perdre du terrain ( sauf un malin qui se faufile sur le côté ) et de faire gaffe à ses pantalons propres rapport à la roue.

Bon. Voilà. C’était ça mon petit plaisir du train. Il ne s’achève vraiment qu’une fois arrivée dans la rue. Car la dernière épreuve est la traversée de la gare elle même. Elle doit se faire sans hésitations, surtout le Vendredi soir ou aux heures de pointe. Il faut en deux mots foncer dans le tas et passer.

Sinon, vous y êtres encore au moment où j’écris.

Voilà.

Et plus exaltant que ces pauvres atmosphères transiliennes, ce machin de Patrick Neu fait avec des ailes d’abeilles…Ce que je préfère là-dedans ce sont les ailes elles-mêmes!

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Patrick Neu

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