Ben je sais pas quoi mettre comme titre

Les merveilles du moment sont que….

Je me suis dit au sortir du labo, ou Gonzalo si délicieux m’a laissée faire mes photos…

Je me suis dit ” Appelons C.A pour une bière, il sera avec un peu de chance rue Poulet ”

Merde..

Entre temps C.G me chope pour une conversation de fond :” Qu’est ce que “…. tout ça… ”

Je lui dis attends je vais tomber de vélo ( réparé cet aprem chez Decath ). Je me pose n’importe où et suis délicieusement envahie d’une sensation Lavande.

Et bien oui, je me suis tout simplement assise près de la rue del Sarte , en face du marché Saint Pierre et … de l’autre côté de la grille il y a de la LAVANDE;

Putain comme c’est bon de discuter à l’ombre noire de la Lavande du Var.

Oh j’ai la flemme de raconter la suite et l’avant- aux Belles Lettres où j’ai acheté des trucs pour D.G et pour moi le dernier “manifeste” de Nuccio Ordine mon chéri: “De l’utilité de l’inutile”

Encore et encore et encore: FAIR IS FOUL…..

“Beau singe à photographier”

Capture d’écran 2013-10-21 à 16.09.02

« Vous allez droit à la catastrophe. Nous vous plaignons. Je vous dit ça sincèrement pour votre décadence, votre indifférence, votre insolence » Raimondakis

Je ne pense pas beaucoup aimer ce film. J’en trouve le commentaire un peu sentencieux et les mouvements de caméras ( en avant en arrière, en arrière en avant … un peu artificiels…). Et puis les murs lépreux hum hum…/

Pourquoi n’avoir pas ECOUTE tout simplement…

1973

40’50

Ah AH Eh bien je ne suis pas si stupide!!!!!:

 Si Pollet n’a peut être pas trahi ses interlocuteurs avec ce film, il a cependant très certainement trahi son sujet. Les paroles de Raimondakis sont sans arrêt tronquées : elles sont secondaires, elles ne servent qu’à se mettre au service d’un long poème que déblatère un narrateur, sur les images de Spinalonga. Document central, l’interview de Raimondakis est ainsi tronçonnée en pièces détachées. Une séquence brute et continue de l’interview aurait été plus intéressante à regarder que ce long poème contemplatif et rêveur, qui pose sur les lépreux un regard curieux, poète, exalté, en un mot, bourgeois. Le narrateur tisse effectivement une poèsie sur 45 minutes, il lance des interrogations, des révoltes, sans jamais construire de réponse élaborée, sans jamais développer une analyse historique : le titre foucaldien promettait pourtant plus de finesse. On est simplement face à un détournement ; à la complainte du révolté échevelé et romantique, qui s’attarde quelques jours sur le sujet et s’en va, à califourchon sur de nouveaux chevaux de bataille.

Pollet a pris un phénomène social et historique et l’a transformé en expérience purement esthétique : il y a là, à mon sens, quelque chose d’immoral.

Héhéhéhé!!! OUé!!!!!

Traité par Erving Goffman ou par Frederick Wiseman, le sujet aurait été autrement mieux respecté : on regrette ici le cinéma du réel, le documentaire silencieux, celui qui ne nous prend pas par la main.

PAR CONTRE/ MAIS / CEPENDANT/

Raimondakis

les passages (( sous-titrés ) où parle Raimondakis  sont terribles de calme, de dignité, de tenue….

Et aussi cette dame qui dit :

Capture d’écran 2013-10-21 à 16.21.11

 

Extrait du propos de Raimondakis  :

« Il y a 36 ans que je suis emprisonné sans avoir commis de crime. Pendant ces années, beaucoup de gens sont venus nous voir. Certains pour faire des photos, d’autres avec un point de vue littéraire, pour voir une espèce de gens différents, plusieurs ont tourné des films.

Hélas, ils nous ont trahis jusqu’à aujourd’hui. Aucun n’a transmis ce que nous voulions et ce qu’ils avaient promis de montrer au monde.
Finalement une duperie, une photo, et une légende dessous qui modifiait les promesses et nous trahissait – et ceci nous blessait, parce que les uns voulaient montrer de la compassion et les autres de la répulsion – mais nous ne voulons ni qu’on nous déteste ni qu’on nous plaigne. Nous avons seulement besoin d’un sentiment, l’amour. Amour, en tant que personne qui a une infortune, et non comme s’il était une sorte différente d’homme, un phénomène…
Je me demande si, bien qu’étrangers et partant très loin, je me demande si vous rendrez la vérité, ou si vous garnirez de mensonges ce que vous avez tourné pour l’utiliser qui sait dans quels buts, qui sait pour quelles idées. »

partager la douleur du monde entre amis

Hier j’ai rejoint C . à la Conciergerie pour la présentation de l’exposition Pinault , enfin des artistes choisis par lui. Nous avons eu ensuite un échange de SMS.

Je m’interroge vraiment sur ce qu’est l’engagement et si tout ce qui n’est pas une prise de position sur le terrain a une quelconque utilité.

Bien sur Guernica ( ce qui vient tout de suite à l’idée ) et bien sûr tous les artistes qui sans combattre ont néanmoins dénoncé.

 

Mais il n’y avait pas alors cette puissance de l’image de communication.

Ce que je me disais hier au milieu de ces gens de salon , c’est que les images de la douleur, de la souffrance sont rassurantes: Devant Bill Violla ( Très maniéré et dont la série présentée évoque plutôt une séance photo assez chic et aseptisée )   on a le plaisir , ouf, de ne pas être un otage..

Face à l’impressionnante installation de Sun Huang et Peng Yu, on se dit que ouf on n’est pas vieux. Et ainsi de suite: On est pas obèse, on est pas des réfugiés, etc…

On est blancs, on est entre nous et gloups un peu de champagne ( qu’il n’y avait pas entre parenthèses ). Et tiens-moi mon verre je te photographie….

Nous en deux mots, on ne va pas mourir parceque….

Mais si, mais si….

Sur quel pied danser? Les marques, les faux Mécènes, les Art advisor ( hihi), les soi-disant collectionneurs et pour quoi faire…

J’imagine souvent le cimetière des oeuvres mortes, des installations éteintes, des peintures écrasées…Comme une immense décharge en pleine nature qu’aucun oiseau ne survolerait. 

Tenter malgré tout de danser sur ses propres pieds à soi me semble la seule solution.

La Conciergerie c’est quand même très lourd comme espace d’exposition. On a envie de se barrer vite fait quand on est là dedans.

 

Capture d’écran 2013-10-21 à 07.50.17

Sun Huang et Peng Yu

 

Retour en haut