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Je continue donc Plutarque ” Sur les oracles de la Pythie “. c’est très beau.

La disparition de R. me bouscule. Mais je m’endors ( je m’accorde une sieste le Dimanche pliée en quatre sur un fauteuil !!!) et ne me réveille que parce que je vais à une vitesse folle sur mon vélo. Je suis rue Saint-Fuscien et ne peut freiner. La peur me donne une douleur terrible dans la mâchoire.

Je vois un film en trois fois. Il s’agit d’une fenêtre sur rue au rez de chaussée dans une grande ville. On voit au travers d’un rideau agité par un petit courant d’air, les gens qui viennent vers la caméra installée devant la fenêtre. C’est très beau. deux militaires viennent vers l’objectif, un vieux colonel avec un sabre et un plus jeune dont je ne distingue pas bien l’uniforme.

Hier on tombe sur ce film magnifique:

L’AMORE 1947 Rosellini

1- Une voix humaine (Una voce umana), 35′

Avec Anna Magnani, Spartaco Conversi, Lia Corelli, Massimo Girotti.
Huis clos, adapté de la pièce de Jean Cocteau, enregistrement en temps réel des trois coups de téléphone qu’une femme recluse dans sa chambre reçoit de son amant sur le point d’épouser une femme plus jeune.

2- Le Miracle (Il miracolo), 43′
Avec Anna Magnani, Federico Fellini, Sylvia Bataille, Jean Renoir.
Film « dédié à l’art dramatique d’Anna Magnani », l’histoire d’une gardienne de chèvres simple d’esprit qui se fait engrosser par un étranger de passage en qui elle a reconnu Saint Joseph.

 « Le Miracle recèle en germe le franciscanisme des Fioretti (autre chef-d’œuvre méconnu de Rossellini) et celui de La Strada, dont l’héroïne n’est pas si loin de la pauvre folle incarnée par Anna Magnani. » ( 1956)

Rodrigo

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Rodrigo, tu as eu une crise cardiaque hier dans une fête au Mexique. Cette fin ne m’étonne pas vraiment car elle t’était je pense destinée ( au sens propre du terme ).

Pas besoin de Sybille ou de Pythie, de boule de cristal,  pas besoin d’aller à Delphes pour deviner ce qui se passerait. Je crois que tu étais un de ces types des années 80 qui ne cessèrent jamais de ‘”faire la fête”. Parler, boire, et boire et parler. Quelques films et la vie passe.   Revues People et soirées et encore soirées.

Capture d’écran 2015-02-22 à 12.40.00

Delphi-chryselephantine

Gold and fire-blackened ivory fragments of a burnt Archaic chryselephantine statue

Quand AM t’as rencontré lors de son voyage annuel à Bogota,  vous étiez magnifiques. Toi d’une grande beauté, elle n’en parlons pas… une sorte de Piero de la Francesca.

Elle nous à tous quittés pour toi et peut-être qu’on t’en a voulu un peu à l’époque!

Tout le monde t’aimait.

On a passé tant de soirées à rire, à boire effectivement. A s’esclaffer, à hurler, à s’embrasser,  à danser à décider qu’on traverserait le Maroc genre un thé au Sahara. A Rome avec Marco, à Bogota… Sous la neige. On a traversé Paris la nuit, on a marché en titubant, en sautant sur des voitures… On a ri et chahuté et discuté. Ton intonation en Français, ton accent si particulier en Français. Tu étais de ces mecs” épuisants” qui ne s’arrêtent jamais, car je pense que pour toi la vie était trop angoissante même si tu étais, peut-on dire du bon côté. Le café Costes était Place des Innocents à cette époque et aussi ce restaurant heu, il y a bleu dans le nom?? Je ne sais plus… aux Halles aussi. Avec toi on savait qu’on ne se coucherait pas à minuit. Un soir tôt à la Palette/ je n’avais pas suivi après et dans mon souvenir je n’avais encore rien commandé/  ma chaise est partie en arrière et  je suis tombée à la renverse, Vrrrac!!!

Je pense à tes enfants Juan, à Manuela et bien sûr à Anamaria. A ton père bien vieux et que je ne connaissais pas.

Je pense à nous: Rurik, Christian,  dont je ne trouve plus le mail, Mariaté etc…

Je pense à moi en m’apitoyant un peu sur le temps qui passe. Je jette un oeil dans la pièce à côté et nous vois un des ces soirs, il y a longtemps.

Tu fais des tas de polaroïds et tu les grattes ensuite en y dessinant des fleurs.

Besos.

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