RENTREE= “réglé…”

Capture d’écran 2015-09-23 à 14.08.38

C’est pas mal cette grandiloquence de l’amphi d’honneur aux Beaux-Arts. J’aime bien ce côté sentencieux et académique, carton pâte presque. Nous, comme des marchands de cours en face des étudiants. Tout cela se passe rapidement. Aux suivants. Je ne connais pas le prof d’anglais mais je le trouve sympa.

Sur les conseils de P. J’achète ” La conjuration des imbéciles ” à la librairie ( que je n’aime pas trop car je les trouve peu aimables ou coincés ) à côté du Flore. J’entre re-boire un café et m’étrangle de joie à la vue de Lalanne dont j’ai oublié le prénom et que j’ai toujours trouvé gros béta. Béta mais moins vulgaire de Candeloro. Je les associe volontiers ( les cheveux? le flux de paroles? ).  Là c’est le must en section Pirate des Caraibes. Il porte un chapeau à bord relevé  ridicule dirais-je sur un grand bandana plein de crânes. Tee-shirt à crânes itou et chaine avec croix et autres grigris. Damned. Pas la moindre botte de 7 lieues. Ca alors! J’ai une photo mais je la garde. C’est pas gentil. Sa veste damassée couleur bronze vert et son pantalon treillis beige. A nous l’aventure mille milliards de mille sabords!. Un garçon de café me dit que le livre de Toole est super et qu’il en existe un autre ( je le savais mais le type de la librairie m’a dit : Non, c’est le seul.) Il n’a pas su non plus me confirmer au moment d’un petit doute, que Les porteurs de lanternes était bien un livre de Stevenson.

Bien. Un peu angoissée à l’idée du dos de R. ça a l’air d’aller. Ne pas perdre le rythme de travail de cet été. Là , un Fjord et fin de la lecture de la Montagne Magique. J’aurai de la peine à quitter le sanatorium de Berghof et ceux qui sont devenus mes vieux amis. ” Bon… Réglé ! ” Les expressions du colosse aux cheveux blancs me font rire. Sans peur de me répéter, il est évident que l’on ressent mieux l’atmosphère si l’on sait ce que veut dire ” une cure” et si on l’a vécue. Avec ses fenêtres grandes ouvertes, ses matinées alitée après les soins. Matin de brouillard sec ou humide, de douches violentes qui s’associent dans mon esprit à la psychiatrie. Salles à mosaïque et fontaines, gobelets dans leur étui. Puis la maison, le lit. Les livres et les dessins. L’après-midi la montagne, les cascades où le ruisseau à côté. Les crêpes à la confiture de myrtille.

Christophe à mis deux de mes grandes peintures à Vienne. Cool. Je dois absolument sous-titrer le film de N. Il FAUT. Penser à une collaboration avec une école de couture pour le Défilé ??

Mal au dos. Hier levée à 6h. Départ avec F et T pour vider le local plein de mes affaires ( misere! des peintures qui datent des Beaux arts ). Quel bazar et ce n’est pas fini. Retour à 20h

Capture d’écran 2015-09-23 à 14.07.35

Quand je suis arrivée à Paris Samedi, j’ai été consolée par cette vision dans une vitrine au coin de chez-moi.Le chien mordillait les photos de familles. Photosdefamillophage ce n’est pas mal. Mais ça n’existe plus ces tirages dentelés et les générations s’effacent avec leur vêtements datés. Ceux d’aujourd’hui. Ceux de demain.

Hop au sanatorium ( Un beau titre est Le sanatorium au croque-mort de B.S ,  mais je ne me souviens de rien. De quoi ça parle zut. Je regarde et hop; “réglé”

Notes PAUL VALERY

p valery sommeil

« Je te parlerai moins des écritures qui se tricotent sur ces feuilles sèches. Ce sont les mille et un problèmes de l’escargot mental, ou encore tous les germes de l’ennui, les moustiques de l’agitation, les atomes de velléité, de doute et de scrupule qui, presque chaque jour, tourmentent chaque minute. »

Cahier « Somnia »

« Attention‑Attente‑Surprise »

« Je ne connais, ne vois que ce que j’attends – ce qui est attendu ; ce qui vient non attendu est suivi d’un temps de nullité qui est pris par arrangement pour attendre ce qui est déjà arrivé. »

Kaléidoscope.
Je suis fait de pièces qui peuvent entrer dans bien des mécanismes ; et d’éléments qui composent une infinité de combinaisons.

Une certaine division de mon être sentant et figurant est telle que je ne puis la pousser plus avant sans sortir de la veille, sans en détruire l’édifice mobile stationnaire.
Une division plus fine trouve des éléments qui sont dans la veille et dans le rêve. La veille ne contient l’atome que dans la molécule, et dans le rêve l’atome est libre.
Comme si le soir dissolvait ce que le matin cristallise.
La veille est donc l’ensemble des actions du milieu sur moi et de celles de mes réactions qui n’altèrent pas cet édifice moléculaire ; qui me laissent constitué d’éléments d’une certaine complexité.
Il y a un moment où cette structure commence à se désagréger. Je la prends comme l’image du cycle de modifications à partir d’un ébranlement donné.

Comment la conscience peut‑elle, – a‑t‑elle pu être suspendue ? –
Et si l’on m’éveille, comment suis‑je ordonné si brusquement ? –
C’est justement cette intervention m’éveillant qui arrange, limite, prophétise ce que j’y puis répondre. – Je réponds d’abord par la résurrection de la possibilité de répondre.
On tire de moi endormi un mouvement qui ne peut coexister avec l’état de sommeil, ou du moins avec l’état de non‑conscience. – Pour une certaine qualité ou intensité quelque chose s’élève au rêve, d’abord ; puis au réveil. Et le réveil commence comme un rêve, ou un autre rêve.

Pouvoir de reprendre conscience, pouvoir de perdre, de retrouver un désir, une idée ; pouvoir de subir tantôt une structure, tantôt une autre faites des mêmes éléments apparents… Pouvoir de traverser le zéro.
Le rêve et le réveil, deux réponses, degrés l’une de l’autre.

Retour en haut