MARCH LIFE

C’est dur de travailler et pourtant. Je rêvasse et c’est agréable mais ça ne me donne pas la construction de l’émission , ni les dessins à l’échelle pour le décor. J’écoute Nick Cave, Monteverdi, je regarde mes oiseaux, je bois du Nescafé, j’en fais du vrai et mange du chocolat, ne fais aucun sport / C’est ça la cata/ Mon pied est toujours bleu et douloureux suite à cette entorse. Et hier j’ai chanté aux Artistes avec Viviane. J’ai été raisonnable et suis rentrée passablement tôt.

Quelquefois la maison est une petite collectivité passagère. J’aime bien. Les tabourets sont empilés. On parle et surtout on rit. Ca n’empêche pas de penser à R. et peut être un peu plus en ce moment.

Laver une chemise blanche et un pull gris.

Ce matin je regarde ce qui se passe à l’institut Italien. Zut Magris, c’est complet . E je m’inscris pour l’expo autour de Italo Calvino.

Je regarde John Smith. J’aime bien. Il y a du soleil. On se téléphone.

Faut que je me rase la boule mais la tondeuse a claqué. Faut que je travaille. Faut que je travaille….

Ginzburg traine, Le privé à Babylone traine, des chaussettes sèchent, Kant traine, Boucheron traine, mes affaires sont en boule au pied du lit et ça a été une nuit fenêtre entrouverte. J’adore.

Il est horrible ce lapin de Pâques.

NOTE / John Smith

Front

“Dans The Girl Chewing Gum, une voix autoritaire semble diriger l’action d’une rue animée de Londres. Alors que les instructions deviennent de plus en plus absurdes et fantaisistes, nous prenons conscience que le metteur en scène supposé (pas celui de la séquence) est fictif ; il ne fait que décrire ; il ne prescrit pas les événements qui se déroulent devant lui. Smith investit le spectre de la narration (proscrit par le film structurel) pour faire rebondir les mots face aux images, le hasard face à l’ordre. Précis et direct, ce film préfigure les scénarios plus élaborés, plein d’humour, aux niveaux multiples, drolatiques mais aussi sérieusement et poétiquement hantés par le fantôme indéracinable de la dramaturgie.”
(A.L. Rees, A Directory of British Film & Video Artists, 1995)

John Smith est né à Londres en 1952, et a étudié le cinéma au Royal College of Art. Depuis 1972, il a réalisé plus de cinquante films ou installations vidéo, qui ont été montrés au cinéma, à la télévision, dans des galeries d’art à travers le monde et ont remporté de nombreux prix en festivals. Les films de John Smith sont connus pour leur ingéniosité formelle, leur esprit subversif et leur narration étonnante. Initialement inspiré par l’art conceptuel, mais aussi fasciné par la puissance du récit et de la parole, John Smith propose des oeuvres souvent enracinées dans la vie quotidienne, qui brouillent les frontières entre le documentaire et la fiction.

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