BERLIN

Note via HM

“La régression et la détérioration ne doivent pas être acceptées, fût-ce avec une indignation ou une rage qui, dans ce cas précis, et contrairement aux apparences,sont des mouvements profondément rationnels. Il faut avoir la force de la critique totale, du refus, de la dénonciation désespérée et inutile.”Pasolini

Note: Georg PenczSuite de sept tapisseries de haute lice en laine rehaussée de soie, d’or et d’argent. Tissées d’après des gravures sur bois de Georg Pencz pour le comte palatin Ottheinrich (1502-1559). Comprennent : “Saturne”, “Jupiter”, “Mars”, “Sol”, “Vénus”, “Mercure” et “Luna”. – Réalisation attribuée à Melchior Grienmann, tapissier à la cour de Heidelberg. – Conservées à la Fondation Martin Bodmer, Cologny (Suisse)

J’y suis arrivée seule. Et en entrant dans la galerie qui est magnifique je me suis dit que les peintures étaient une catastrophe. Ils étaient en train de tendre celle de 10 m. En fait je n’y comprenais plus rien. Je suis allée diner seule à côté ( Sale et Tabacchi) , bon restaurant Italien bourgeois et assez cher. Les verres de vin me semblent démesurément petits. J’avais mon polar – Pour les amateurs de polars, on est toujours sauvés par eux. Et je me suis finalement contentée-en dégustant mes vongole- d’observer les petites conventions sociales heureuses, maladroites, grossières ou ridicules. ( En parlant de grossièreté je ne me suis pas aperçue que j’avais continué à manger mon dessert pendant le discours de MB. Discours auquel j’ai répondu par une platitude digne d’être gravée dans du carton … Bref… )

Le monsieur d’à côté qui goute le vin en faisant tourner celui-ci dans le verre puis en ” connaisseur” gonflant le bec/ enfin on verra ce que je veux dire !!! Ridicule. A ma gauche, le Français qui draguait un couple en mode business à fait la même chose en laissant un instant son ordi à sa droite. Après du bout de l’index et en entrecoupant de bons mots il a montré des lignes de je ne sais quoi. Trop loin pour voir même en écarquillant les yeux. Ensuite il a posé sur ma table sans me demander-grande je dois dire la table, mais à MOI- il a posé ce qui le gênait de la sienne: Un chandelier ou truc du genre, une assiette. J’aurais eu du public, je lui aurais suggéré de poser sa godasse à ce con. Le garçon à qui j’ai parlé italien était suffisamment classe pour faire disparaitre ça comme Hanussen  l’aurait fait

Samedi j’ai tourné-viré dans la galerie, mais avec la lumière du jour, c’était bien différent. Ouf.

Le soir, après un vernissage, on a passé une délicieuse soirée avec C. dans un  restaurant français: Les Lumières,(  absolument délicieux: beurre au citron, rillettes, crème brûlée de roquefort et ratatouille avec des petites croquettes ) et après un verre au Victoria. On a même pu s’assoir et dans cet endroit ( à l’entrée une dame aux chevaux blancs, tailleur et calot fait le dragon, le garçon a lui aussi un calot et des boucles d’oreilles ). Un grosse fille est venue s’assoir aussi et j’avais l’impression de vivre la suite de la pièce de Carver que l’on avait vue aux Bouffes du Nord deux jours avant. Un personnage magnifiquement interprété-sais plus le nom- d’une grosse femme élégante qui rit méchamment. Là, j’avais la même. Cigarette en plus. Car à Berlin il y a des endroits où l’on peut ( encore ) fumer.

Dimanche. Pluie et froid, flic floc dans mes Nike et ma chauve-souris-ouf je l’ai prise. Juste une féroce envie de ne pas sortir de la chambre, de tout oublier de regarder You Tube, de dégringoler vers fB, de lire. J’ai opté pour le Kultur Forum où je sui allée à pieds en frissonnant. Un petit sandwich sur la route, Check Point je regarde les touristes qui se font photographier, puis cette avenue atroce. Puis cette place atroce-Postdater Platz. La philharmonie, le bâtiment en restauration de Mies van der Rohe. Musée des Arts décoratifs, collection sublime. Je suis contente.

Le soir, je décide de ne pas retrouver C. dans une sorte d’ateliers ouverts ? , et je ne sais plus ce que j’ai fait. Si, j’ai fait sécher mes chaussettes et ensuite j’ai bu deux bières Au bar de l’hotel.

R. l’instant me parle du bruit des touches de mon Mac. Me demande ce qu’on écrit dans un blog.

A présent je suis ici, allongée à écrire et je n’ai plus envie d’aller au Marché aux oiseaux comme j’ai prévu de le faire. Biche s’est sauvée, et a peu de chance cette fois-ci de revenir; mais Ovide piaille et piaille. Finalement on se décide à sortir après avoir mangé la délicieuse terrine du cousin de Saint-Bonnet. Miam.

Bus. Marcher, regarder. Zut. Plus de Sainte-Hélène. Je demande que prendre. Mais il n’y a que des oiseaux un peu chers pour être entretenus par moi qui suis un piètre ornithologue. Je choisis un Bec d’argent. Une fille. Elle est plus grosse que lui.

Je repars à Berlin. Donc arrivée de R. par le train Lundi. Hou…La gare est immense,haupfbannhof, je ne trouve pas les arrivées. Un Berlinois tente de m’aider. Mais ne trouve pas les arrivées non plus dans cette immense gare. Le temps d’arriver sur le quai, il n’y a plus qu’un contrôleur qui donne le départ d’un train. Gros et désagréable.avec une boucle d’oreille et les cheveux gras. L’anti-grâce. Dans ma tête je lui dis fuck mais tente d’avoir des infos en toute hypocrisie. Il ne me voit pas. Je réussis à joindre R. au téléphone. Ouf. Trouvé.

On est contents , on repart à la galerie. la peinture de 10 m est installée, ya plus qu’à mettre les chaines en résine. Le matin j’ai bu un café avec P. Elle m’a filé des adresses dont le fameux Max & Moritz qui ravira le premier touriste. Des bars, Henne aussi où on ira manger des délicieux poulets après le vernissage ( avec les doigts uniquement ); on dit que c’était un endroit où allait Hitler. ( Faut bien parler de lui vu que le sujet vient rapido en toutes circonstances-c’est ce qui me fait ne pas aimer cette ville, m’y sentir triste, avoir le bourdon ).

Bon heu. On est ravis chez M&M. On mange des saucisses, de la bière et tout ça dans la grande salle!!!. Cliché mais bon. Moi je connais mieux le Berlin de Doeblin. J’adore Alexanderplatz. Puis Fassbinder…

A. M’envoie un SMS de chez M&M au moment où j’écris.

DEMAIN JE VAIS TRAVAILLER

Plus plus tard. L’expo, la grande peinture qu’on a enlevée et tout. Là, raviolis vietnamiens…

 

Picsou

 

 

Ceux de ma génération se souviennent des Disques Stéréo VIEW MASTER. Il y en avait un que j’adorais parce qu’on avait l’impression d’être dans un vrai monde mais avec Picsou. On était au fond de l’eau je crois et il y avait un coffre avec des pièces d’or.

Hier exposition Picasso/ Très belle.Bien sûr. Des murs calmes et gris. Des gris très clairs.  Bien sûr/ Mais je ne sais comment dire ma relative indifférence aux périodes bleue et rose. Ce qui me plait, c’est ce qui vient en marge, les petits dessins, les pages de carnets, les photos. Les sujets -arlequins et un certaine douleur, tristesse bleue ne créent pas beaucoup d’émotion chez moi. Sais pas pourquoi. On en a vu et revu, lu et relu, parapluies et tasses, cartes postales et affiches. … reproduire et reproduire…

Il était bien jeune le mec!!!. Bref.

L’oiseau re-disparu, n’est pas revenu. Ou alors sous les traits d’un gros pigeon qui tournait dans mon bureau-la saleté-. Puis le retour , si retour il y a un jour, est difficile à cause du filet devant l’échaffaudage. Pas facile tout cela, beaucoup d’obstacles. Je crois que c’est Biche qui s’est sauvée. Et au Repenti je crois que c’était Ovide. Je suis un pru triste pour l’oiseau esseulé. Il fait que j’aille un Dimanche à mon retour de Berlin en chercher un.

Sport. Toujours rien. Comment vais-je m’y remettre avec ce peu de volonté que j’ai à redémarrer. C’est terrible.

ORDI IN THE BED

Questa di fuoco / Rapida procella / Per colei solo non / provaì nocente / Che puo spezzar di morte / Le quadrella

(Cette rapide tempête de feu / C’est grâce à elle seulement / qu’elle ne me fut pas nuisible, / (Elle) qui peut rompre les traits mortels.

Je regarde des ex-votos de Mantoue, reçois de J. cette photo d’un arrêt de bus -où???- à mon nom.

Sois allée a avec C. au coquetelle chez FP à l’hôpital Laennec. Incroyable reception. Jardins. Les écrans verticaux qui montrent des défilés sont très beaux. Je bois du Champagne, on regarde les gens. Il était indiqué de ne pas porter de chaussures à talons because les gravillons dans les jardins? Bon. On regarde . On rit. On s’étonne. Soudain je veux partir. Dans le métro j’ai le bourdon. Cette richesse, ce monde si artificiel. L’aisance. Le coffret d’Heloïse et Abelard,les femmes trop grosses pour porter Miyaké qui d’ailleurs semble d’un autre temps,  les hommes en noir pour le service-combien sont-ils??? Je me dis que j’ai aussi de la chance, qu’il faut savourer tout.

Je retrouve R au bistrot. Puis d’autres. On rit. C’est gai.

Alors je repense à A. à mes visites à Villejuif pour la voir.Elle me manque. Son courage, sa folie, sa dignité.  Bref tout se mélange. Le champagne à la Scala deux jours avant, celui-ci, les vivants et ceux qui ne le sont plus, les polars que j’ai lus ( oui avec un S ). Je glande, ce qui est peu dans mes habitudes, lis avec délices le défunt Kerr.

Hier magnifique exposition, MA GNI FI QUE…. Complètement piqué. Quai Anatole France chez Kugel.

J’avais il y a deux ans visité pour la première fois la galerie. C’est magique là-dedans . Un autre monde. Et il y a au Rez-de chaussée de nouvelles salles. Des bronzes étranges, drôle de couleur moche. Mais les objets en écaille sont dingues. Il faut le plus souvent regarder avec une loupe. Ces tout petits points entourent des singes enchainés, des profils, des scènes de chasse.

On tourne , on s’approche, on s’éloigne. C’est ce que j’aime , les images qui changent selon la distance et non pas ce qui s’impose d’un seul coup , paf et qu’on avale tout rond, tout cru. Je comprends à moitié la technique-faire chauffer l’écaille, inclure ??? piquer avec de l’or.

Tout cela pour dire qu’il est bon de s’émerveiller.

Oh regarde!

 

 

La médaille et la chaine

Voilà la splendeur plastique que j’ai eue entre les mains autour de mes 10 ans.

Bref. On se souvient de l’épisode « oiseau disparu » de cet été. Ovide s’était échappé je ne sais comment, avait disparu une semaine entière puis revenu , posé là dans le laurier de la terrasse, puis à sur la terrasse puis là sur la cage. Il avait pris l’habitude ensuite d’être souvent posé sur la cage. 3 semaines de liberté pour un oiseau si petit et qui n’avait jamais volé-quel vertige ce dût être – puis on avait réussi à le faire rentrer au bercail. Alors Biche et Ovide étaient sans cesse côte à côte comme deux amants retrouvés. ( Enfin bon… )

Retour Paris. Et hier, zut, même histoire. Sauf que nous sommes à Paris, et qu’on a installé sur le balcon un grand échafaudage pour réparer enfin le toit etc. Un joli filet de protection. J’ai demandé une ouverture, au cas ou Ovide revienne. Hum. Mais j’y crois peu. Biche chante et chante et a même dormi dans le nid d’osier où je ne l’ai jamais vue rentrer. PAr contre ce matin un gros pigeon-saloperie-dans le salon pour bouffer mes graines.

Allez . Direction Argenteuil. Hier vernissage Marmottan. Quel drôle de monde du passé que ces gens habillés vernissage. Petites robes, tailleurs, femmes sans âge. Bouh… DA,s l’expo actuelle de très beaux tableaux de collections particulière. Mais ça me barbe. Caillebotte magnifique. Cinématographique. Le pont et une table . Sais plus les titres.

Paris la barbe. C’est dur de résister à un départ en Bretagne demain…

RESINE BOWIE ET CHAINES

Je ne sais pas ce qui m’a pris de m’y mettre. Ca me trottait dans la tête une chaine horrible et peinte en doré pour mettre autour de ma dernière grande peinture que j’appelle en toute modestie Mon Uccello.

David Bowie

Mon pied

Ce goût des chaines me revient: L’horrible collier en plastique avec un château fort gravé, du déguisement de Thierry la Fronde. Et aussi la gourmette que je rêvais d’avoir. Une bien grosse, bien vulgaire. pas un truc de baptême discret tu vois. Bon. Me voilà à la fête foraine d’Amiens et après l’ours Noir et le train fantôme, miracle un distributeur “Plaisir d’offrir” Et … Une gourmette. Paf elle est à moi , mais ya pas de nom et elle est trop grande. Bien affreuse. J’ai commencé à graver mon nom avec des ciseaux. Ca a dérapé et le nom est atroce. C’est minable!!!

Ce matin, j’ai trainé un peu et regardé Les damnés pas vu depuis …

Hou. J’avais oublié la petite fille qui se pend, et la scène d’inceste comme vengeance. C’est vraiment violent.Peut-être que je ne l’avais jamais vu. Bon. Relu un peu. Pas facile de partir. Il faut ranger, aller au Jas du Mas récupérer la chemise oubliée, passer au garage, passer chez R pour payer le bois livré hier. Pas déjeuné. J’ai faim. Il est trop bien cet atelier. Osteo: Impératif de refaire du sport après cette interruption de près de deux ans. Ben oui, on peut pas lutter sur tous les fronts.

CHAINES

Panne d’essence sur la route

Elle est trop belle ma mobylette. Le ralenti n’est pas terrible, mais quel régal d’être là-dessus.

Pas envie de rentrer. Envie de rentrer je n’en sais rien…

Commencé des petites peintures et des chaines en résine. Car quand on a peint à ce rythme, arrêter d’un coup sec, ce n’est pas evident. Ce qui est délicieux c’est de ne plus avoir la pression: j’aurai fini ou pas. Boire un café en terrasse, lire le journal, se laisser un peu vivre.Hier repas dehors, rentrée tôt et regardé un DVD technicolor genre Barberousse. Me suis endormie.

Je dis oui pour les vitraux. Je ne serai pas forcément choisie mais on verra. Cathédrale de Meaux.

 

 

Rayon scénographie/ Rayon mise en scène

Ah encore une bonne critique pour le spectacle Le grand théâtre d’Oklahoma à Avignon. Pour info ce sera à Bobigny en Décembre et je pense que ça sera plein. Ils ont parlé du décor ! Cool. Ca me semble bien loin le temps où j’y allais franchement à reculons pour je ne sais quelle raison, je ne sais plus quand a eu lieu le premier RV. Le matin même il y avait zero maquette!!!?

Envie et pas envie ( le théâtre m’a toujours fait cet effet ) Mais là je suis bien réconcilié car l’équipe était super. Des constructeurs de Bobigny aux acteurs avec les quels j’ai tant ri. Bonne humeur et grande énergie malgré les handicaps. Ca donne à réfléchir à nos petits états d’âme.

Commencé comme je l’avais prévu des trucs moches en résine pour entourer la grande peinture et qu’elle soit encore plus chargée. Je fais des chaines. Mais ce serai mieux en une sorte de métal ou de bronze pourquoi pas.

Réenvoyé le projet de mise en scène pour la Scala (Je n’avais pas donné suite au RV de mai ou Juin ). On va voir.

OUF OUF REGARDE KING !J’AI FINI

 

Que ce soit bon ou mauvais, c’est trop tard, c’est fait!. La peinture de 3M X 10 m est là sous mon nez avec ses paillettes fraichement étalées.. Arrêter de peindre! Oui mais on doit y aller par paliers, c’est ce que je me disais. Enfin ce que je ressentais. Tiens Amélie Nothomb ne dit pas trop de banalités, disons qu’elle ne m’ennuie qu’à 40%. Sa voix est insupportable, m’est insupportable dirais-je. Je m’en fiche. Ce qu’elle est ne m’intéresse pas à vrai dire. On dirait une bonne élève, une vieille petite fille. C’est bizarre les vieilles petites filles.

J’ai bu un café en terrasse et relu Le chef d’oeuvre inconnu, en souriant , en me délectant. J’avais oublié que Poussin était dans ce coup-là.C’est atroce si on réfléchit bien. Ce n’est pas le hasard de relire ça après deux mois entiers à peindre 8h par jours. Quel été!!! PAs marché, pas couru, pas fait de vélo, pas de MOB !!!!

Demain je pars sur les plateaux avec ma Fox Rouge. C’est dit. J’en ai trop envie.

Hier je me suis endormie des les premières images d’un film de René Clair. Projection dans le lit, car R. est reparti hier. Je l’ai prévenu, qu’en partant d’ici , la réinsertion est difficile.

En rentrant prévoir les travaux sérieusement. En premier la cuisine et la salle de bains. Puis la chambre, puis la suite.

Ranger, virer des trucs et aller à la cave ??? pour la ranger et jeter des trucs.

Plaisir: Ranger mes livres et mes papiers. Ranger dans des boites.

Bon. Lire à nouveau, aller au cinéma. Partir à Berlin puis repartir. Où? Bretagne, Ouessant, Naples. Seule? Pas seule? Londres?

Ce sera la rentrée aux beaux-arts le 9 Octobre.

Il a une drôle de voix Bernanos, en premier je pense à Artaud. Bon.

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