LE FOND DE L’AIR

Quand on entend de loin ( on pense toujours que c’est loin, parler de pollution, on ne se sent pas menacé ). Quand on entend des amis de Delhi parler de leur quotidien ( même s’ils sont, dirait-on du bon côté) ça fait peur. Extracteurs, machines à purifier l’air qui elles même polluent à l’extérieur, ne pas sortir des maisons; C’est terrible. Toux et yeux rouges, porter un masque etc…

J’ai continué à ranger les livres mais je n’ai pas terminé. C’est une activité agréable. Je rêvasse en me demandant si je place celui-ci à côté de celui-là. Il y a mes proches là pas loin, et puis finalement dans la chambre, d’autres, plus lointains. Une pile s’agrandit de:

—ce que je vais donner

—ce que je vais emmener à l’école

Aller vendre des livres chez Gibert, c’est un peu faire la manche dans le métro vu ce que l’on récupère. Emmaüs en fera meilleur usage.

Trop contente d’ailleurs de pouvoir y partir juste après Noël. Avec les BA , ce n’est pas facile de descendre car le voyage grille deux jours .

Hier était une mauvaise journée triste. Il semble que today ( je vais à la galerie et j’aime ça ) soit mieux.

Ce soir, Opera de Pekin à Malakoff. Il faut que je me secoue pour ne pas être un ermite. Mais c’est tellement bien de voir autre chose que mes choses.

Courrier à Berlin pour savoir ce qui se passe.

Le livre de Cozens sur les macules, les paysages, les taches est arrivé chez J. J’aime bien passer à la librairie et papoter avec lui en feuilletant un livre posé là.

 

 

SENTATIONNEL: PROUST MANGE DES NEMS

Deux spectacles cette semaine radicalement différents. Opposés.

Mais c’est bête de dire ça. Le premier, Un instant de Bellorini d’après Proust au TGP. Les deux acteurs sont parfaits. Le glissement du récit personnel de l‘actrice vietnamienne évoquant sa grand-mère au récit de Proust parlant de sa grand-mère se fait bien. Honnêtement parlant, qu’on me mette sous le nez madeleine et nems, ne me plait pas trop. Bon. Le banc glisse tout seul de jardin à cour -Ho !!!!! . C’est le décor qui me pose problème. Pourquoi? Parce qu’il est beau. Beau et inutile à mon sens. Trop bavard. Les chaises par centaines comme une église abandonnée puis les chaises verticales comme un mur qui glisse. Oui c’est beau on a vu. Puis cette chambre surpendue dans l’espace. Une échelle. On y monte. On fait semblant de boire du thé en trempant la madeleine ( :(( ) Bon. Puis le cadre de scène. Bazar ça a dû couter des roubles tout ça. Il a de bonnes critiques et je suis peut-être sévère.

L’autre, à la Villette hier soir. Satoshi Miyagi. Nous somme assis au centre d’un cercle dont on a seulement la conscience car on de voit évidemment que 180 degrés. La lumière est magnifique et les costumes blanchâtres aussi. C’est très rigoureux, très dépouillé sans que cela ne devienne une démonstration esthétique ( j’écris en petit à la Bob Wilson pour qu’on ne m’entende pas ). La question qui se pose, c’est le conte , le récit. Un acteur raconte et aussi joue 13 personnages. Les voix, les cris, les bruits sont incroyablement riches.Il n’y a pas de perspective, pas de fond. Les mouvements sont latéraux en arc de cercle. Il y a deux niveaux: Celui des musiciens, celui des acteurs masqués ou non.  En plus c’est drôle, la traversée de la forêt avec les animaux-Lion superbe, troupeaux d’éléphants, chameaux-Le tout blanc de blanc pas une couleur. J’adore ( il n’y a que des prtits drapeaux rouge  à un certain moment ). J’aime moins les petites attention envers le public quand il y a des mots Français et des petites choses amusantes mais gratuites à mon sens. La pêche au public n’était vraiment pas nécessaire. Mais ce n’est pas grave.

C’est marrant car ici lorsqu’on tente «  ça » au théâtre , ça fait travaux manuels.

dans Bonjour Cinema

 

Bureau des pleurs.

C’est quand je sors du sommeil que c’est plus difficile. J’ai des bouffées de tristesse. Le fait de m’être retrouvée avec mon vélo devant les portes de l’hôpital Saint-Antoine doit y être pour quelque chose. A défaut de décor et de fausses madeleines, je me suis quand même propulsée plus vite que nécessaire dans la chambre où l’on n’a pas voulu me laisser dormir malgré ma demande. Je ne savais pas que ce serait la dernière nuit. Et puis à vrai dire je n’y ai rien compris. Pourquoi ces complications soudainement, l’impossibilité de le voir le lendemain- là de l’autre côté en réanimation à deux pas de moi- après l’appel où il me disait que ça n’allait pas bien. Puis l’hôpital qui m’annonçait le changement de chambre. Je n’ai jamais ressassé et pourquoi ça me prend là, maintenant. Après ces deux ans à travailler ou plutôt à m’étourdir ou bien essayer de m’absorber dans autre chose. Des masses de travail, des peintures immenses, pour quoi faire. Pour me dire, que peindre ça sert à ça. A ne pas vivre et à ne pas voir. A ne pas penser à ce que l’on est et ce qui nous attend. Après Berlin avant Miami-tout est fait-plouf plouf je dirais. Même si j’ai des projets, parfois je me demande si je n’en ai pas assez vu. 

Une autre créature du lac noir

Hans Erni 1938/ Surréalisme suisse
Die schweiz, das ferienland der völker

Voyage en Suisse. Paris Bâle Aarau où j’étais allée il y a bien longtemps pour la première exposition collective Rite, Rock, Rêve à laquelle je participais. Je me souvenais d’une toute petite ville,de neige carte postale, d’une église, de la nuit et du froid.

Exposition du surréalisme Suisse. Je découvre surtout Hans Herni et cette immense fresque de 1938 ou 9. heroïsme, travailleurs, nationalisme . Hum, mais c’est surprenant. Ce qu’il fait par la suite est irregardable. Ca, c’est moche mais ça me plait. Surtout l’espèce de créature du lac noir.

En fait, ceux que l’on connait ( Giacometti, Arp, Meret, Klee, peut-être Isabelle Walberg dont l’espèce d’échiquier rappelle étrangement le Palais à quatre heure du matin) , bref ceux que l’on connait et qui on traversé le temps, sont les meilleurs et de loin.Pas d’injustice donc.

Donc journée très agréable au Kunstmuseum.

ET.. retour.

L’autre jour j’ai regardé des tas d’images d’alphabets extraordinaires

Bon préparer un projet pour Unlimited, et celui pour Aarau.

Ce soir TGP

Le monument près de la mer

le monument

Le monument près de la mer
Film 12 mn Noir et Blanc
Version anglaise avec la voix de Jeffrey Grice, version française et version italienne sous-titrée en anglais

Le souvenir d’une vision nocturne -les lucioles scintillant au milieu des lauriers dans les jardins de la Villa Médicis- et la lecture de l’article des lucioles * de Pasolini, m’ont amenée à cette évocation:
Le monument près de la mer es né il y a bien des années .
C’est un récit du passé, presque un rêve.
C’est l’histoire de celle que j’étais alors en Italie, impressionnée à jamais par ces lucioles et par l’Appia Antica, suffoquée presque, par ces «Impressions Romaines»: ruines, tombeaux, mythologie…
Le monument près de la mer est la recherche, huit ans après sa mort- de ce lieu près d’Ostia où Pasolini fut assassiné, et la découverte du monument délabré.
On entend la mer, la voix du Centaure dans Médée, la voix de Pasolini, la pluie, la radio.

*Ecrits corsaires, Flammarion

Hi-HAN Song

Capture d’écran 2013-06-13 à 15.52.17

Hi-HAN SONG ( Kyrie Asini)
Film 11 mn Noir et Blanc
Musique Clementic Consort/ Fête de l’âne
Le film témoigne une fois de plus de l’intérêt d’Hélène Delprat pour le motif de l’âne:
Caricature d’Alexamenos près du sauveur représenté sous la forme d’un homme avec une tête d’âne fixé sur une croix, âne d’Or d’Apulée, Carmina Burana, Fête de l’âne aux Hi-Han monstrueux, femme-âne de Pythagore , Peau d’âne de Jacques Demy, Donkey Burger ou curieux tableau de Subleyras au Musée de l’Ermitage, cette figure double comme un Silène*, liée tant au sage qu’à l’idiot, la poursuit.
Ici on assiste au miracle de la Sainte Oreille, et au culte qui lui est rendu dans une grotte.

* Nuccio Ordine / Les Mystères de l’âne

Le jour où j’ai inventé…

Capture d’écran 2012-05-23 à 18.17.57
“Le jour où j’ai voulu être Marcel Duchamp”

Film 5 mn Noir et Blanc
Le film appartient au cycle : Le jour où j’ai inventé….
“Le jour où j’ai inventé la tonsure, Le jour où j’ai inventé Anna Blume, Le jour où j’ai inventé Yehudi Menuhin, etc… ,
ou
“Comment j’ai inventé…” :

versailles
“Comment j’ai inventé Versailles”
Film 5 mn Noir et Blanc
Capture d’écran 2013-06-13 à 15.54.44
“Comment j’ai inventé Laurence Olivier”
Film 5 mn Noir et Blanc
C’est le médium photographique qui est choisi pour:
Comment j’ai inventé la New york Public library
Comment j’ai inventé les listes
Comment j’ai inventé les bataillons de la mort
Comment j’ai inventé le fonds Maciet
Comment j’ai inventé les oiseaux- ou Ornithologie passionnelle
Le dernier défilé ou comment j’ai inventé le Jugement Dernier
Et la radio pour:
“Comment j’ai inventé Edith Scob”
Atelier de Création Radiophonique, commande du CNAP et de France -Culture. 2013

Les (fausses) conférences

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Les (fausses) conférences

False lectures

DV 60mn noir et blanc
Le film «Les (fausses) conférences» est une sorte d’encyclopédie modeste qui se décline en chapitres :
Sauterelles, Licorne, remake du Cabaret Lux dans Les nuits de Cabiria sont entrecoupés de fragments d’interviews réalisés par Héléne Delprat.
Remèdes et poisons, Antiquité , Buzz Aldrin sur la lune, considérations sur les têtes-à-queue du Cac 40 sont annoncés par la danse du Singe, les cris de la Femme-âne ou le rire de la Morte assassinée…
De Chapeau Melon et Bottes de cuir aux Voyages extraordinaires de Lucien de Samosate, de Pline l’ancien aux derniers articles de presse, de Steed à Acteon, de Peau d’âne à l’ornithologue Gama Machado, de Judex à son masque d’oiseau tous les «rôles» sont tenus par Hélène Delprat.
Son:
Scarlatti
Sylvie Vartan
Michel Legrand
Radio-télévision
etc…

Tea-time

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Tea-time
HD 8mn sonore
animation

Ce film dessiné complète l’ensemble des peintures « Portraits ennuyeux» 180 X 220 inspirés de scènes des oeuvres de Nathaniel Dance, Thomas Gainsbourouh, ou John Singleton Copley …
Synopsis:
Afin de «tuer le temps» un couple joue aux dames tandis qu’un chien de compagnie sommeille.
Une mouche agaçante se pose sur le nez du marquis et déclenche un fou rire chez la Marquise et la mauvaise humeur de l’homme.
Il traverse un long couloir orné de mouches peintes et s’isole dans ses appartements.
Par le trou de la serrure la Marquise découvrira une scène surprenante.

Hammer Song

Capture d’écran 2013-06-13 à 16.16.52

Hammer Song
Film 9mn DV , noir et blanc
Un des personnages du film “Le défilé”, s’est échappé et dans son laboratoire donne naissance à des images bien connues de films produits par la Universal ou la Hammer.
Foudre, soucoupes volantes, orages et cris, monstres et araignées géantes.
Sans oublier Peter Cushing, James Whale, Bela Lugosi, Christopher lee….

Les chants du guerrier couvert de cendres

Capture d’écran 2013-06-13 à 16.33.32

Les chants du guerrier couvert de cendres
Film 35 mn DV , noir et blanc
“Puis, arriva l’âme de ma mère morte, d’Antikléia, fille du magnanime Autolykos, que j’avais laissée vivante en partant pour la sainte Ilios.
Et je pleurai en la voyant, le coeur plein de pitié ; mais, malgré ma tristesse, je ne lui permis pas de boire le sang avant que j’eusse entendu Teirésias.
Et l’âme du Thébain Teirésias arriva, tenant un sceptre d’or, et elle me reconnut et me dit :
— Pourquoi, ô malheureux, ayant quitté la lumière de Hèlios, es-tu venu pour voir les morts et leur pays lamentable ?
Mais recule de la fosse, écarte ton épée, afin que je boive le sang, et je te dirai la vérité.”
Nekkuia/ Odyssée

La morte

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La femme la plus assassinée du Monde
Film 5mn DV
C’est en travaillant à un projet “Nuit des Musées” au Musée Gustave Moreau que fut réalisé ce film court inspiré de Maxa et du Grand-Guignol.
Il s’inscrivait dans le spectacle: “Not so easy to be a Sphinx”

Une photo

Capture d’écran 2013-06-13 à 16.24.03
Une photo
Film 23mn DV Noir et Blanc
“Une Photo” est le premier chapitre de “L’homme de dos, ou les infortunes de G.”
Plusieurs personnes décrivent une photo dont ils ne savent rien et décryptent les signes tatoués grossièrement.
Avec Ysé Tran, Christophe Atabékian, Jonathan Wable, Cindy et Kaïna, Alexandra Rübner, Anna Lopez, Pauline Curnier-Jardin

Le défilé

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Le défilé
film 15mn DV Noir et Blanc

C’est un Défilé d’un genre un peu particulier puisque il n’y a pas de spectateurs et qu’il est en ce sen plus proche d’une séance photographique.
Seules les caméras témoignent de mes déplacements élémentaires Cour/Jardin.
Les expressions de mon visage sont cachées par une cagoule brodée et ornementée, inspirée des voiles qui couvrent le visage des gisants d’Autriche.
Les mots qui apparaissent à l’écran sont des titres de film ayant pour héros des personnages au visage caché: Fantômas, Musidora, le docteur Satan, Zorro, etc … et une allusion aux films fantastiques dont ceux de la HAMMER .
Le costume du squelette m’a été inspiré par “ La règle du jeu” de Renoir, et la Robe est une réplique d’un costume porté au TNP par Maria Casarès.

Works & Days

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Works & Days
film 35 mn DV Noir et Blanc

“Non. Non… Non je ne crois pas…
C’est plutôt un journal qu’autre chose…
Ce n’est pas un film.
C’est comme un cahier… Il faut imaginer un cahier et dedans il y a des notes.
Ah , non ce n’est pas ce que j’ai voulu faire!
Je ne sais même pas pourquoi je parle de Truffaut parce que c’est Melville et Cocteau,
Alors je dis n’importe quoi… Automne, hiver… Voilà… Printemps…
Avec une assez grande régularité…
Tous les jours un peu la même chose, tous les jours le même problème.
Et puis dans les Enfants Terribles, ce sont surtout les enfants terribles qui ont vieilli…
C’est une succession de jours tout simplement: Les travaux et les jours.
Ce sont des notes quotidiennes.
Mais non! Ce n’est pas un documentaire sur moi!!!”

Works & Days c’est la lecture du journal. Mais ce sont aussi des Interviews, les métamorphoses d’Ovide, des chansons.
Delphine Seyrig dans peau d’âne croise la voix de Cocteau. Opalka répond à “la Mitchicadou” de Disney, et un âne savant décrit les oiseaux de Pline l’Ancien…. Moi le cerf, je danse devant Bouvard et Pécuchet… “La si-tua-tion mérite atten-ti-on”…*
Ce film est dédié à Nicole Stéphane, Elisabeth dans les Enfants Terribles de Cocteau/Melville.

*peau d’âne/ Jacques Demy

Ratafi-Ratamala Circus

Capture d’écran 2013-06-13 à 16.36.24
Ratafi-Ratamala Circus
Film 30 mn DV Noir et Blanc
Ratafi-Ratamala Circus se décline en plusieurs épisodes:
Mister fish
Senor Glad
Prince Will
Sneik
Ratafi-Ratamala dompteur de grizzli

L’Homme de dos ou Les infortunes de G

Capture d’écran 2013-06-13 à 16.30.47
L’Homme de dos ou Les infortunes de G.
film 60mn DV Noir et Blanc
Documentaire
C’est l”histoire sombre et curieuse de G.homme au visage tatoué rencontré dans le métro.
“C’était il y a dix ans je crois.Un soir d’Octobre. J’étais assise dans le métro et je portais sur mes genoux le Polaroïd noir de mon père
L’atmosphère était lourde, tendue. Il y avait un point précis qui absorbait les regards. Oui, ça venait de là , de l’homme qui portait une valise d’un autre âge… L’homme de dos.
Ca venait de l’homme de dos…”

Outfit-Panoplie

OUTFITLOOP3 - copie

Panoplie/outfit
film 8mn DV Noir et Blanc
Une cérémonie?
Une histoire théâtrale de pape cannibale, de mangeur d’os.
Une Danse des Morts.
Gisant, âme qui s’échappe du corps, crâne, mitre en carton, costume et enluminures, chiens, végétaux, os, tête de Méduse chapelet …

Les Invités

Capture d’écran 2013-06-13 à 16.39.30
Les Invités
Film13 mn Dv noir et blanc
«Les invités» est un rêve inspiré des Christmas Carols de Britten .
Scènes nocturnes, cris, pas dans la neige et personnages étranges dont on ne voit pas le visage.
Forês sombres et neige encore..
Old Abram Brown is dead and gone
You’ll never see him more…

Sphinx

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Sphinx
film 3mn Noir et Blanc
Animation
Avec la voix de Nicole Stéphane

“Je serais plutôt Oedipe que le Sphinx, si j’étais quelque chose…”
Nicole Stéphane*, héroïne des “Enfants terribles” de Jean Cocteau et Jean-Pierre Melville parle du Sphinx, à ma demande.

*
Extrait de “Je vous écrirai après votre mort”, livre et films en court

Songe d’une nuit d’hiver

Capture d’écran 2013-06-13 à 16.38.05
Le songe d’une nuit d’hiver
A Midwinter Night’s Dream
Film 7mn DV Noir et Blanc
Kyrie asini
Comme le Capitaine Nemo de JulesVerne observe les fonds marins au travers du grand hublot du Nautilus, un personnage noir au visage caché assiste à des scènes étranges qui apparaissent dans un disque de lumière.

vernis et notes

Retouche rouge sous l‘oeil affligé de Pascal Dusapin

Comme je n’ai jamais mis de vernis à ongles, quand je vois ma main, j’ai l’impression que c’est celle de quelqu’un d’autre!

Hier soirée vraiment sympa à la Maison Rouge. J’avais mis du rouge à lèvres et A
nne de Villepoix a fait des photos super, mais je ne sais pas si elle me les enverra. Jambières Fragile . Short / Pull rouge et rouge à lèvres mal mis.

A young woman in her bed chamber trying a wig on her bottom for effect: her maid-servant holds a mirror for her and sniggers with amusement; a cat arches its back in fright and a dog dives for cover under the young woman’s corset which is lying on the floor.

A fat hunchbacked man with two large warts on his nose with hairs growing out, admires his fashionable wig in a hand-mirror; a grinning barber trims his wig in front of a table on which there are various hair-dressing appliances.

A woman wearing an extraordinarily high wig decorated with beads and lace, discusses her head-dress whilst taking tea with a man sitting opposite who wears a legal tie wig, gown and bands; on the wall is a framed picture of two monkeys sitting at a table drinking tea.

JACQUES PATIN

Les pages arrachées

Quelquefois on croit tout savoir de Man Ray. Je m’étonne d’en découvrir encore. Je ne connais pas toutes ses photos. Celles avec les masques sont magnifiques. Passage à la galerie pour tendre la toile de 2m50. Je redoute toujours un peu, mais impeccable, ça se fait tout seul. Je traine, passe voir l’expo  de DS, mange une délicieuse soupe en lisant Le lièvre de Patagonie qui commence indigeste ( les condamnations à mort, guillotine, garrot et autres plaisirs au sabre ). Quelques petits sonderkommandos plus loin, je paye mon addition et retourne à la galerie pour arracher les pages des catalogues de vente qu’on me garde. C’est assez stupéfiant le luxe de ces éditions qui ne servent à pas grand chose selon moi et qui finissent à la poubelle. J’arrache, j’arrache: Un Polke, un truc horrible, une photo érotique, Nadar, des fauteuils 1940, des trucs cinétiques; Je regarde mon butin.

La photo de Pierre Bergé avec une casquette, main droite dans la poche avec le pouce sui sort et tenant de l’autre main une laisse avec un petit chien au bout, langue sortie, patte droite quittant le sol. Derrière une maison dans la verdure. Chemise rayée et veste genre campagne avec col en velours moche

Photo de l’Arc de ?? Rome c’est certain. Auteur je ne sais pas, vers 1850 je pense

La Casati de Man Ray. Elle est entre deux grands chevaux blancs dressés sur leurs pattes arrière. 1935. AU dos: L’impératrice Elizabeth d’Autriche dressant ses chevaux Flick et Flock. Dernière apparition publique de la Casati. C’est chez le Comte de Beaumont. Cartons envoyés parfois un an à l’avance pour que l’on puisse préparer sin costume est-il écrit.

Paire de fauteuils garnis de lainage beige 1960

Fauteuils Arne Vodder , c’est moche.

Fauteuils bleus de Geneviève Dangles et Christian Defrance.

4 photos sépia sur la même page: Desire-Magloire Bourneville Paul Regnard/ Salpétrière service de Charcot.

Une fille aux poignets retournés et au visage cambré vers l’arrière, une autre comme illuminée mains jointes, un homme langue pendante, une femme alitée en mouvement , visiblement agitée et présentant son profil droit.

Une montagne pleine page. C’est écrit Adolphe Braun N°53 à 86.

Un homme de dos contemple, appuyé sur sa canne contemple le majestueux paysage (Mont Cervin épreuve au charbon ) Grands formats 100 X 150

Deux photos érotiques: En haut une fille robe retroussée, jambe gauche levée et posée sur l’épaule d’un garçon agenouillé et vêtu. Elle regarde l’objectif et lui a l’air de s’ennuyer de profil.

Une femme ? nue allongée sur une sorte de fauteuil incliné devant un décor peint. C’est écrit: Studio Iranien, Teheran 1890;Plus marrant 3 photos assez ridiules: Les deux du haut montrent une fille nue avec des ailes déployées. La première agenouillée dans du foin. Ca s’appelle Nu ailé. Ben j’aurais deviné. 1890

Jessie Tarbox Beals/ On en apprend des choses( elles sont belles ses photos ! ). Femme photographe 1907. On voit une sort de Coupole, une boule dans un hangar .

« Ballon captif » ? Avec une sorte de nacelle et des machins rayés, comme des ballons? Deux hommes qui semblent petits, observent. ( Exposition universelle de Saint-Louis 1904)

Pleine page: Une main droite qui serre une lame et fait des trous dans une surface. C’est Fontana: «  It was not an accidental hole, it was a conscious hole: by making a hole in the picture I found a new dimension. By making holes in the picture, I invented the fourth dimension.”

Une femme de profil , dans une exposition pose en touchant le bord droit d’un tableau avec sa main gantée de noir. La robe présente, en noir et blanc, les mêmes motifs que la toile. Ben c’est Carla Accardi . C’est pas mal je trouve. Noir et blanc Il y a aussi des grandes peintures. ( Grande integrazione 1957)

Une pleine page avec un cercle qui présente des matières, comme une lune. Ce doit être une peinture.

Une sorte de rotorelief noir et blanc. Mais c’est plutôt un machin cinétique.

Un bout de paysage peint genre 18 eme siècle.. Page déchirée suivante, on dezoome et on voit un chasseur qui se penche. Il est au milieu d’arbres racines . Temps couvert et au loin une éclaircie nocturne. Il a une veste jaune , un chapeau et tient son fusil. C’est écrit en Allemand.Oh c’est bizarre. c’est Franz Sedlacek

Polke, Dispersion sur carton 1999

Polke, nan c’est Stingel. Ah bon. Nan je dois me tromper

Des images illustratives / une danseuse dans des entrelacs, des fleurs

Une femme peintre / sa photo avec un chapeau et un col de fourrure blanc et regarde vers sa droite. Broncia Koller Pinell

C’est moche sauf ce qui semble être des bois gravés

Un dessin de MAn RAy de 1912 . Première promenade. C’est amusant. Il y a 11 personnages étranges et un chien

Depero

La photo bien lisse de David Teiger ( ??? ) Je regarde qui c’est … Un collectionneur. Photo couleur, cheveux blancs, cravate mauve lèger sourire et petite cicatrice au dessus de . Pochette blanche, veste croisée, mains jointes et montre noire la lèvre doite

Motifs agrandis un peu flous

Cindy Sherman 1980. Assise sur un lit . Couverture sur laquelle on voit une lettre? A l’arrière, un cadre avec la photo d’un homme et lampe de chevet contre rideau.

page comme un papier peint

Sculpture academique. Une femme sans bras, à les jambes prise dans le socle sous les genoux.: Wilhelm Lehmbruck 1913

Des avions piquent et descendent à toute vitesse en glissant sur la page de droite à gauche. Ca ressemble bien à Richter

TRucs géométriques moches, or et noir

Un cercle blanc sur fond noir. Julio Le Parc

Un paysage de montagne affreux bleu et vert. Rudolf Schlichter

Une page de cahier quadrillé perforé qui représente un bonhomme en faux bois et qui porte une échelle / Polke 71

Une sorte d ‘oiseau empaillé qui perd ses plumes

Un monochrome vert en hauteur

Un autre genre de rotorelief ( Asis Antonio ) Op art.

Bon.

J’en ai marre j’arrête et vais prendre un bain avant la soirée de fin Maison Rouge.

Passer à Autre chose

 


Voilà. Il n’y a plus qu’à passer à la galerie pour tendre la toile et hop , Miami c’est fini.

Aller chercher le scotch orange, il ne faut pas que j’oublie.

Hier atelier. Ranger un peu comme à chaque fin de chapitre. Puis reposer le valo et aller à La Monnaie voir l’expo Grayson Perry. Comme ça fait du bien!!!!. C’est intelligent, drôle, joyeux, irrévérencieux, habile et cultivé. Il ne fait pas le malin, il fait juste le job, un peu le show. Ce qui me plait et me réjouis c’est ce mélange d’irrévérence, de culture des images, de drôlerie et d’intelligence.

C’est drôle comme les gens ne cherchent qu’à être désagréable ( pour le camion qui vient chercher mes peintures, un mec surgit en grognant «  Vous allez rester là-longtemps , parce que là faut laisser le passage? « , dans le train avec mon vélo: “Faut pas le mettre là. » MAiS TA GUEULE.( là c’est moi qui parle !!!! Je crois que plus les gens sont humilés et méprisés chez eux et dans leur travail, puis il adoptent cette attitude d’autorité revancharde.Sinon, ils n’exostent nulle part. Moi j’ai juste envie de taper tout le monde et pourtant je n’ai pas à ma connaissance ce genre de problèmes.

Après l’exposition, on a bu un verre ( incroyablement peu cher ce bistrot ) en face à l’Assignat. Bar comme il n’en existe plus beaucoup. Deux verres de vin et un demi ( j’avais préparé 15 euros, et c’était 7,50 ) C’est joli, avec des habitués et un petit cochon noir qui grogne si on le touche, en liberté sur le bar.

Une dame parle à sa copine et se plaint d’avoir eu ses idées pillées par une collègue du CNRS. Puis elle évoque en Espagne un « branleur » et dit «  Zut, comment on dit en Espagnol? »Tout le monde entend tout.  Je me retourne et suggère Branlador mais ça ne la fait pas rire du tout. Alors je glousse. Plus tard, après avoir traversé le Pont-neuf-c’est trop beau la nuit de voir tous ces mascarons et de regarder la Seine- on prend le bus 67. Un groupe de jeunes mecs rentre. Une fille avec eux qui fait tellement vieux. La pauvre elle n’a rien pour elle. Je suis assez loin mais face à elle. Elle sort un tube de crème et méchants comme on est on se dit qu’aucune crème n’y pourra rien changer. Et là je ne peux pas résister, c’est de la faute à la forme du tube, je lui dis de bien vérifier que ce n’est pas de la colle scotch qu’elle étale. Son copain s’étouffe de rire et elle carrément pas. Elle me lance un oeil noir qui me fera encore rire, le soir, dans le lit alors qu’une bouffée de tristesse me submerge et que tout à coup je pleure parce que R. n’est plus là.

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