La revue

C’est ce que je demande aux étudiants: Faire une revue mensuelle les concernant et réunissant leurs découvertes, lectures, etc. Il y en a de très réussies. Je trouve que c’est une “habitude” riche et indispensable pour ne pas se perdre. J’ai réentendu à la radio cette Phrase de Paul Valery: Il faut entrer en soi-même armé jusqu’aux dents. J’ai souri car il me semble que j’ai lu cela quand j’étais adolescente, ou un peu plus tard. A ce propos comme l’école publique ( et privée aussi ) est nocive ( ou certains professeurs ) de nous cacher des perspectives, des découvertes. On croit lorsqu’on est au lycée que Rimbaud a toujours été jeune . Ce qui est faux. Que tous les autres ont toujours été vieux. Ce qui est faux. Alors Valery et à en croire son ( seul) cimetière marin n’était pas enthousiasmant.

Dans la nuit du 4 au 5 octobre 1892, au cours d’un violent orage, Paul Valéry se retrouva au coeur d’une crise existentielle. Cette expérience- connue sous le nom de‘nuit de Gênes’– fit une telle impression sur Valéry, qu’il changea totalement de cap en matière d’écriture: il arrêta d’écrire des poèmes. Aux alentours de 1898, il suspendit même presque toutes ses activités d’écrivain- peut-être à cause du décès de Mallarmé, qui était son maître et son modèle. Pendant près de vingt ans, Valéry ne publia pas un seul mot.

Ce n’est qu’en 1917 que Valéry brisa son ‘long silence’ et que parut La jeune Parque.

Aujourd’hui et 3 jours à l’atelier. Soleil. Suis contente.

Hier beaux arts et aujourd’hui un courrier.

Bonjour
Ce mail pour vous demander si des solutions peuvent être apportées au problème de l’atelier.
NOUS N’AVONS PAS DE PLACE; VENEZ VOIR. On travaille au sol, dans les coins, sur de bouts de table
Je sais que vous connaissez la chanson
J’ai accepté des étudiants nouveaux parcequ’il me semble que TOUS et TOUTES , chef.fes d’atelier nous devons accepter du sang frais. Je me sens incapable de dire: Je n’en prends que 3 .
Ces nouveaux déjà intimidés n’ont même pas un coin de table/ 
Dois je revenir sur mes décisions et leur dire d’aller chercher ailleurs?

Dois je accepter uniquement d’être deuxième atelier, un atelier conseil en quelquesorte ! et de recevoir à ce moment là des étudiants dans un bureau et ne pas voir «  en vrai «  ce qu’ils font?  .Quand je viens je n’ai même pas un coin où poser un ordi, des dessins des livres. Je squatte ici et là, dérange des travaux en cours. 
Des étudiants quittent l’atelier faute de place et je ne peux leur donner tort. Mais suivre un travail en développement et puis plus rien, à quoi bon s’être engagée dans un accompagnement? C’est décourageant .
Les étudiants voient leur travail conditionné par ce manque d’espace: Faire des petits machins sur un bout de table.
L’évier à souvent des problèmes d’estomac . 
Quand quelqu’un se met à la peinture c’est l’intox.Et je ne peux refuser que quelqu’un peigne mëme si ‘atelier n’est pas un atelier de peintres à priori
Les travaux commencés avant covid n’ont jamais été terminés. Mais à la rigueur ce n’est pas grave. On ne désire pas un loft saint germain super clean.
Choisir un atelier pour l’espace disponible et non pas pour le chef d’atelier ne me semble pas une bonne nouvelle.
Voilà, je ne vais pas venir tous les matins me plaindre, faire le siège, insister. Ce n’est pas ma nature et j’ai mon propre travail .
Mais ce matin, je me sens de mauvaise humeur avec ça. Et si je suis grognon, c’est que les etudiants qui ne sont pas capricieux chez moi,  sont aussi mécontents. 
Les cimaises ( ça me semblait réglé ) mais j’apprends que non, qu’un plan navigue quelque part. ALORS QUAND ? COMMENT? L’AN PROCHAIN? JAMAIS?
Donc il FAUT trouver de l’espace, un autre endroit. J’achète l’atelier SFAR s’il le faut. L’idéal serait de récupérer son atelier et revenir à ce que cet espace était avant. Un atelier avec une seule entrée, des toilettes, des casiers . 
 ( je répète à ce sujet  les problèmes d’accès et de sécurité du matériel acheté par la masse et les travaux eux mêmes . Il y a 3 portes / Celle de SFAR et deux autres Nous sommes introuvables , pas de toilettes,
Je n’ai rien contre SFAR , (rien pour non plus). Je ne l’ai jamais vu en vrai.  IL ne veut pas que l’on traverse son atelier /ce que je peux comprendre à la rigueur . BREF.

LES ETUDIANTS  ne peuvent travailler dans ces conditions et moi non plus.
SI RIEN NE S’ARRANGE JE RESTE CHEZ MOI .
 Cette chasse à l’espace devient un problème de territoire et  commence à créer une sale atmosphère. Les nouveaux sont perdusLes anciens mécontents et ce ne sont pas des caprices. Et MOI J’ai MIEUX A FAIRE.UN réunion est prévue LUNDI MATIN PROCHAIN. 
OU LA FERONS NOUS? JE N’EN SAIS RIENJe suis plutôt facile je crois mais là j’en ai marre.

Bien à vous LN
S.O.S

Hop un café. Les oiseaux oisellent. J’ai envie de campagne. Je ne retrouve pas mon livre)transport/Le silence des agneaux.

Tous le jours

J’aime beaucoup cette image de rage de la part d’une si jeune fille, Greta Thunberg; Quand on écoute Finkielkraut il ne dit que des âneries à son sujet. Des âneries de vieux.Ah il n’est né qu’en 49. J’aurais dit avant.

Je me dis que je dois noter. Pour quelles raisons. Juste pour moi et surtout mesurer le temps et voir où j’en suis dans le mois, dans l’année, mais aussi dans la semaine ou dans le jour. Si j’opte pour le système rétrospectif je raconte que je suis allée ce matin au Musée Marmottan , non pas pour voir l’exposition Julie Manet ( Fille de Berthe Morizot ) mais pour noter , c’est à dire photographier des détails, des meubles, des dorures, des tables, et des marbres empire. C’est assez affreux si on regarde bien, mais ça me plait. Et je dois commencer à penser à l’exposition Dialogue. Celle du moment est Jean-pierre Raynaud. J’y suis allée à vélo, soit précisément 6km 2 en passant par le Trocadéro ( avant je passe devant Galliera et ensuite Guimet ). I fait beau et frais. C’est agréable. Au retour je prends un café côté soleil au carrefour Martyrs Boulevard, écoute “La baroque ” de France Musique et poursuis la lecture du livre de Richard Peduzzi. Lecture agréable et vie intéressante. Café bu, j’ai envie de paresser, de lire. RV incessamment avec une personne qui s’intéresse aux carnets d’artistes ). ( fille très agréable et l’on a parlé des brouillons , de ce que c’est etc… )

Hier, journée à Sèvres très tranquille, mais pas facile de reprendre ( traduire les couleurs etc…) Cependant c’est toujours un plaisir d’y aller, de retrouver M., son café et ses bonbons dégoutants !!!!. RV pour aller voir Baselitz. J’aime réellement ce travail jusqu’à disons ses 30 ans, puis peu à peu l’ennui me gagne: Les tartines, les énormes tartines ( les cartels ne sont pas brillants . Allier l’abstraction, la figuration et le conceptuel... Heu… Le paquet est un peu lourd.) Oui c’est la lourdeur et cette sensation de peinture voie, jetée comme un éclair. La différence est que l’éclair disparait si tôt apparu et qu’il ne reste après cet éblouissement qu’une nuit noire et inquiétante. Là, j’avais l’impression, et c’était le cas, de suivre les années: Les 80, les 90/ C’est un peu stupide de dire cela, car les années se suivent ( La Palisse ) . Puis aussi une grande peinture avec des bas collés, j’ai croisé son double à la fia. Mais le début est réellement fort. Bon je reste donc fidèle à Polke! ( Qui n’est pas à l’Académie des beaux arts )

Ensuite aussi, il y a une économie au bout d’un moment ( le chic des bronzes, leur taille ) et les prix des oeuvres qui sont fous.

En sortant on a bu une bière chez Georges et dehors. Une fille perchée sur talons à l’allure de mannequin nous a placés. Les chaises pèsent une tonne . Un jeune femme très aimable a pris la commande. On a choisi deux Leffe ( des demi ) qui sont enfin arrivés raplapla et pas bonnes. 18 euros. VAZI.

R. a acheté 3 pamplemousses et 5 oranges rue des Martyrs: 17 euros et 3 centimes. Ils on pris les 3 centimes et signé ainsi leur arrêt de mort, moi qui y vais stupidement depuis tant d’années.

Puis le théâtre et le spectacle de danse ( depuis combien de temps n’étais je pas allée dans la grande salle.  Mal – Embriaguez Divina, tribunal cathartique de Marlène Monteiro Freitas. Un peu trop long comme souvent . Je sors et je me dis 10 mn de trop. Presque toujours. L’utilisation du papier blanc, du drapeau, les costumes et l’espace m’ont vraiment plu. Sur le parvis, un jeune garçon avec des chaussures si hautes. On trouve un taxi. Ah j’oubliais, les gens sont à mon avis de plus en plus stupides, entre ceux qui jouent à la police des qu’un nez apparait, ceux là ce sont les névrosés du masque. Ils ont peur et vous emmerdent. Pourquoi sortent-t’ils. Bref. Deux dames derrière nous qui, attendant que les spectateurs se placent et donc entrent dans la rangée, restons debout.

—S’il vous plait , vous allez rester debout

—Oui pendant les spectacles on reste debout et on met de grands chapeaux. C’est ma réponse. Je croyais qu’elles avaient compris. Puis ça recommence:

—Mais vous allez vous assoir? Je me fâche et R. reproduit ce qu’il a entendu un jour de la bouche de Lacan regardant une femme mal se garer. Sans se retourner il dit fort:

—Mais quelle est cette conne?

On n’a plus rien entendu.

Un jour dans le train un mec m’a fait la morale parceque mon nez dépassait. Je venais de me moucher ou de boire alors le justicier est entré enscène.Il a raconté sa vie, dit qu’il était infirmier. Je ne sais pas comment j’ai fait pour rester de marbre. Et de marbre lourd. Je l’ai regardé l’oeil vague avec une envie féroce de lui sauter à la gorge.

Donc on était… Vendredi. Jeudi j’ai travaillé toute la journée et suis passée aux bureaux de VJ pour un petit coucou. Du coup j’ai raté la signature de Peduzzi à la librairie Vendredi. Arrivée et c’était ( déjà fermé ). J’aime bien Peduzzi et surtout j’ai en mémoire son décor pour Hamlet mis en scène par Chereau avec le palais en marqueterie. Une splendeur. Gerard de Sarthe arrivait au galop. On a parlé de ça chez Nicolas alors qu’il achetait du vin et que lorsque le vendeur a demandé: Votre nom Monsieur, c’est moi qui ai répondu. Il avait l’air sincèrement étonné. Je lui ai dit : Ben quand même . On est voisins, j’aimerais bien le revoir. Il a l’air assez inquiet et mélancolique, comme lorsqu’on avance dans le temps et que des amis ont disparu. Parfois R. était accablé , me disant tu ne peux pas comprendre , tes amis sont encore là. Moi, il n’y a plus grand monde.

Le livre donc est doux et un peu triste. Agréable à lire, humble.

Mercredi j’ai aussi travaillé à l’atelier et Christophe et passé. On a devisé sur ce qu’i faudrait faire ou pas pour monter d’un cran comme on dit.

Il a mangé toutes mes madeleines !!!

J’ai regardé le documentaire consacré à Tadzio. ET la veille revu mort à Venise. Venise, c’est le voyage d’études de l’atelier. S’il est accepté, on partira fin avril. Je ne me sens pas du tout cheftaine cependant. Et qui voudra passer son temps à la biennale le fera. Et qui ne veut pas n’ira pas. J’aurais bien vu l’exposition organisée par Fischli: Stop painting mais bon.

Le mardi c’était Beaux arts non stop de 10h à 18h sans me lever et sans manger? Un peu dur, beaucoup trop.

J’ai plaisir à repenser à la Toscane. J’e parlerai plus tard.

Là,le dimanche se termine, j’ai rangé des papiers car j’ai à présent un VRAI comptable. Mais quel boulot ennuyeux. Ce soir poulet rôti avec R et sin fils D.

Maintenant un bain.

Qui m’a rangé le Silence des agneaux? GRRR

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