Blue sky

puppies&puppies

Hier MT m’a invitée à la philharmonie. On est allées au 5 e étage . Les couloirs sont déserts. Il y a ça et là quelques rares bancs pour s’asseoir. Et à l’intérieur sans personne on a l’impression d’être dans un bâtiment administratif. La salle est magnifique et aux places F21 et 23 c’est sublime de tout dominer, de tout voir de face. Les éléments acoustiques ressemblent à de grandes langues souples, comme dans un rêve de Arp…

Visitors/ orchestre de Paris/ Phil Glass

Trente ans après Koyaanisqatsi, le réalisateur Godfrey Reggio ( AU SECOURS AU SECOURS AU SECOURS ) et Philip Glass continuent à poser leur regard sur le monde
d’aujourd’hui, dans Visitors, dialogue inédit entre cinéma sans paroles et musique.

Bon. Le temps se couvre pour moi dès les premières images. Plusieurs portraits de personnes de notre planète et aussi un gorille fixent la caméra. Ralenti. presque immobilité. N et B image léchée. Je me dis qu’à côté Bill Viola n’est pas Sulpicien mais destroy et hyper Punk. La colère monte. Je ne SUPPORTE pas ces images si bavardes.

Inventaire/

hommes/ femmes/ enfants/ architecture en contre plongée sur fond vert sans doute avec à l’arrière des nuages qui passent à toute blinde/ Sorte de vue de sol de planète avec cratères ( blanc ) donc espace/ Station Abandonnée/ Manèges léchés de Coney Island ( vision éculé d’un monde abandonné et du grand 8 rouillé je suppose/ mélancolie à 2 euros / mais gros moyen/  Toujours l’effet ralenti insupportable/ Je me demande combien de temps va durer ce pensum pompeux et académique, prétentieux et moralisateur, bien pensant sans un seul mot mais assourdissant de commentaires et d’intentions sous entendues.Métaphores lourdingues/ monde sauvage – âge d’or. Je DETESTE. Je ferme les yeux.On ne peut entendre la musique de P Glass dans de telles circonstances. l’image, aussi horrible soit elle, bouffe tout. Oiseau blanc qui s’envole, territoires désertiques, arbres décharnés, et…. Décharge publique, déchets de la terre laissés par le vilain être humain qui regarde le gentil gorille qui lui n’est pas coupable de ce que nous avons fait à notre planète. Regard des enfants non coupables/ Ca n’en finit pas. MT n’est pas d’accord avec moi !!! ( comme d’habitude, c’est ce qui est bien ).

Mais c’était super de voitr cette salle et l’acoustique moi qui n’y connais rien est incroyable. Mais zut alors ces américains bien pensants, faut les envoyer sur la lune.

RV avec EB pour l’entretien . Assez rapide. C’est cool et elle m’invite à l’expo Guernica l’an prochain. Deux dessins et penser à une video.

moi qui rêve de ne rien faire et plutôt en bord de mer c’est mal parti.

je commence à écouter Anish Kapoor au collège de France et ce qu’il dit semble intéressant.

On est allées avec Camille à la SACD écouter Jerome Deschamps et Macha Makeieff. C’était super intéressant et profond, et ce malgré le très ennuyeux Olivier B. qui menait la conversation. Qu’il est chiant . Il s’écoute parler. Un jour on a diné ensemble chez X, j’ai cru que j’allais m’endormir dans ma soupe. Il connait tout mais ne sais pas raconter.  Je dis à C: Il est du genre à avoir une veste matelassée. Paf  il l’a. Je ne sais pas pourquoi les vestes matelassées sont portées plutôt par des catholiques ( hahahahah E!! as tu une veste matelassée!!! Ne me tape pas !!!). C’est la première fois que je retourne à la SACD et sans R. C’est bizarre. Je demande à JD s’il viendrait parler aux BA. Comme d’hab j’envoie mon idée et personne ne me répond ( comme pour Edith Scob, vazi remercie moi de l’avoir appelée pour les «  entretiens ou je ne sais quoi extraordinaires” aux Beaux-Arts. Le problème c’est qu’elle est d’accord si c’est moi qui fais l’entretien. Ouarf ouarf. Sinon Niette, zéro, au panier !!!! Je ris )

pas envie de bosser. PAS ENVIE

J’appelle Anne. Bizarre ça décroche et je n’entends qu’une respiration et des petits bruits. Comme si on tapait sur le tel. J’appelle son fils. Pas de réponse. Que se passe t’il. Pas eu le temps d’y aller cette semaine. Hum

Les noces du Doge et de la mer/Interview DEC 2008

Nicolo Marcello 1

Doge Marcello

Marcello

Eng3100

Nicolo Marcello 2

doge de Venise

3 X 4h d’interview de la Comtesse M.

Quel monde ‘étonnant” comme elle le dit elle-même…

Trois jours avec le Brouillard, les bals, Primo le domestique fidéle jusqu’à la mort, Primo-First.

Atmosphère de Cahiers d’Aspern, de Mort à Venise, des chemises noires, du mariage du Doge à la mer ( Nicolo Marcello : 13 août 1473 – 1er décembre 1474 Doge de Venise), du Bucentaure, d’une orange épluchée, d’une domestique au mains argentées…

HOMME DE DOS



Comme F. doit me filmer, je lui envoie ceci. C’est ce qui me plairait.
Correction 3/
C’était il y a 10 ans je crois….
Un soir d’octobre.
J’étais assise dans le métro et je portais sur les genoux l’appareil photo Polaroid noir de mon père.
L’atmosphère était lourde.
Je cherchais la cause de ce trouble, cette tension.
C’est alors que j’ai perçu un foyer d’intensité, une zone qui aspirait les regards puis , un point précis dans l’espace . Oui ,Ca venait de là.
De cet homme là qui portait une valise d’un autre âge.
L’homme de dos…
Ca venait de l’homme de dos.
Les autres, inquiets, l’observaient de biais, sournoisement.
On aurait dit que le compartiment retenait son souffle.
Alors … vous vous êtes  retourné.
Face à moi…Impressionnant.
J’ai soutenu votre regard longtemps me semble t-il.
Votre visage d’encre , vos yeux bleus.
Bleus comme votre peau.
Bleus et beaux…
Beau est le mot qui m’est venu à l’esprit. Beau comme un beau monstre.
Je serrais un peu plus le Polaroïd noir de mon père et dans mon imagination, votre squelette était bleu lui aussi.
Dans mon imagination
Vous sortiez des tunnels vêtu de costumes sombres, de haillons, de robes, de couronnes, de bandages.
Vous apparaissiez, debout à côté d’une demeure victorienne effrayante, ou en contre-plongée dans un escalier sombre.
Je vous appelais Saint-Fantôme ou l’Homme qui clignote.
Vous étiez, c’est certain, un vampire, un Frankenstein, un tueur  échappé  d’une série B, un prince ensorcelé.
J’ai fait de vous l’ami de Jean Genet et d’Ed-Wood.
Je vous ai enfermé dans une cage, puis abandonné dans un laboratoire lugubre…
République.
Vous descendez. Moi aussi. Chacun dans un sens opposé.
Je vous ai regardé un moment vous éloigner avec votre valise.
Je n’avais pas osé vous photographier. Je n’avais pas osé vous parler.
Je vous avais perdu  et je le regrettais…
En rentrant, j’ai fait vite  des dessins de votre visage et de vos mains .
Ne pas vous perdre tout à fait…
Quelques années plus tard , je traverse ma cour-c’était la nuit-
je dépasse une voiture, garée là parmi d’autres.
Je m’arrête net. C’est vraiment incroyable. Extraordinaire.
Comment réaliser ce qui se passe… Dans cette voiture, vous…
Assis sur le siège arrière.
Vous, l’Homme de dos, là, en bas de chez moi..
Je reviens sur mes pas et ouvre votre portière; peut-être vous en souvenez vous.
J’ai enlevé mon gant et serré votre main:
—“Bonsoir. Nous nous sommes vus dans le métro”
—“Bonsoir. Moi c’est Georges. Je me souviens du métro.”
Je vous ai  fait un signe de la main ,et vous ai laissé là sans même vous demander un nom, une adresse.
Perdu, perdu à nouveau… Quelle conne…
octobre 2008/texte première partie
*
1000 trucs par jour, mais il faut le temps d’en rendre compte.

"Mes felliniennes années"


Ce livre est magnifique.Il faut le lire .
Eté 1954, Dominique Delouche assiste à Venise à la projection de La Strada. A l’issue de la représentation, le jeune cinéphile français s’arme de courage et d’audace pour dire au réalisateur italien son « éblouissement ». Six mois plus tard, il reçoit un télégramme de Federico Fellini l’invitant à venir l’assister à Rome sur le tournage d’Il Bidone.
Dans ce témoignage émouvant, Dominique Delouche revient sur ses six “felliniennes années” durant lesquelles il eut l’opportunité de fréquenter le maestro Federico Fellini. Très vite, à la faveur de longues balades en voitures et d’un travail acharné, naît entre le cinéaste et le jeune homme une complicité unique et un rapport de maître à élève. Devenu son assistant-réalisateur et son confident, Dominique Delouche participe à trois tournages mythiques dont il nous fait, à travers son point de vue émerveillé, les témoins privilégiés. De Il Bidone à La Dolce Vita, en passant par Les Nuits de Cabiria, son récit, en plus de mettre en lumière la personnalité et le génie du cinéaste, croise quelques autres grands noms du septième art comme Anouk Aimée, Marcello Mastroianni ou bien sûr Giuletta Massina.
L’assistant de Fellini raconte.. Le cinéaste Dominique Delouche fut l’assistant de Federico Fellini sur « les Nuits de Cabiria », « Il Bidone » et « la Dolce Vita ». Dans « Mes felliniennes années », il retrace l’histoire de sa longue amitié avec le maestro : le livre est magnifique, captivant, émouvant, d’une intelligence rare, toujours à bonne distance, riche d’anecdotes savoureuses. Ainsi, au lendemain de la présentation de « la Dolce Vita », le cinéaste est arrêté par une dame sur la Croisette. Fellini raconte : « Elle avait le bout du nez en or plaqué . Cela miroitait au soleil comme elle s’agitait pour me parler. “ Vous êtes bien monsieur Fellini ? Eh bien, pouvez-vous m’expliquer pourquoi dans votre film, il n’y a pas un seul personnage nor mal ?” »
Le Nouvel Observateur – 2218 – 10/05/2007

Arrivée de:
Joe Bousquet / Lettres à une jeune fille.
J’en lis quelques pages et le laisse à la Comtesse Marcello à Venise.

Je vous écrirai après votre mort

Nicole Stéphane/ Fragments d’interview

 Voici en vrac des images du Dossier Nicole Stephane. Ce travail concerne Nicole Stéphane ( 1923 – 2007 ) que j’étais allée interviewer en 2001 pour France-Culture ( Autour des Enfants Terribles / Surpris par la nuit ). Trouvant cette personne rare et singulière, je lui ai demandé s’il était possible de poursuivre les interviews et de la filmer. Je me suis donc rendue régulièrement chez elle de 2003 à 2007, afin d’entendre sa vie de résistante, comédienne puis productrice.D’entendre aussi tout simplement ses réctions faces aux choses. Pendant toutes ces années j’ai filmé , enregistré et également pris des notes. Nicole Stéphane est décédée en Mars 2007. J’ai alors commencé à écrire  Ces notes deviennent une lettre: “Je vous écrirai après votre mort”. Une lettre qui est aussi une sorte de livre d’images. Je réunis à présent tous les éléments qui constitueront le film. Un documentaire ?  Je pense qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’un documentaire.  Nicole Stéphane  existe sans moi et l’on trouve quelques informations la concernant.  Elle a été sollicitée à diverses reprises à propos de Proust, Cocteau, de la Guerre d’Espagne… Ce que je souhaite c’est parler d’elle évidemment, de sa vie et de ses engagements. En 4 ans de rencontres régulières s’établissent confiance et intimité.  Je suis donc le témoin privilégié de “son monde” de “displaced person“, comme elle se qualifiait elle-même, et la regarde au travers du mien.  J’associe à sa parole mes images – séquences, photos et dessins-  J’associe à ses images  mes notes, mon récit. Ce film sera donc une sorte d’entre-deux personnes: Ses réactions à mon contact et ma découverte constante de cette vie intense que fût la sienne.

JE VOUS ECRIRAI APRES VOTRE MORT
Première page du livre Nicole, J’avais promis de vous écrire. Mais où êtes-vous ? Très loin… Juste à côté… Me voyez-vous ? Si c’est le cas vous devez bien vous moquer de moi, submergée que je suis par ces documents, ces bandes accumulés pendant quatre années, perdue dans mes notes, mes interrogations et terrorisée à l’idée de faire un film que vous n’aimeriez pas. Si vous me voyez, vous voyez aussi sur ma table le cow-boy dessiné pour vous, posé sur une chaise le bonnet que vous m’aviez offert, la théière, les ciseaux… Nous sommes Dimanche, peu importe pour vous maintenant. Il fait un gris bleu et froid. Depuis plusieurs jours la maison est vide et cependant je suis avec vous, avec votre voix que je fais avancer, que je réécoute. Il n’y a aucun bruit, un chien de temps en temps…  Je sais que la nuit venue vous reviendrez  dans votre chambre-forêt, vêtue de la cape noire: la cape aux oiseaux d’or du blason de votre enfance. Vous glisserez comme une sainte de procession. Cette procession où vous avez suivi votre mère, Cocteau, Doudou, Marguerite, Susan et tout ceux qui vous manquaient tant.  “Death”, comme vous disiez, est passée et vous a embarquée vous et votre petite radio…  Je me suis assise, j’ai pleuré et me suis photographiée: (Retardateur, dix secondes, debout, bras le long du corps, votre foulard à gros pois rouges posé sur ma tête comme un voile.)  J’avais envie de vous téléphoner pour vous annoncer votre mort.  Je me rassurais en pensant que vous étiez contente de votre compagne de voyage, Lucie Aubrac, partie le même jour.   — Nicole et Lucie, alors ça “c’est le chapeau de la fourmi”… C’est ce que vous auriez dit. J’ai traîné toute la journée. Il pleut. Je suis trempée. C’est fini.  J’ai prévenu l’AFP .
“Vous trouverez à gauche de la demeure d’Hadès une source, et près d’elle, se dressant, un cyprès blanc: De cette source ne vous approchez surtout pas. Vous trouverez une seconde source, eau froide qui coule du lac de Mnémosyne: Devant elle se tiennent des gardes. Dites: “ Je suis fille de la Terre et du Ciel étoilé. Ma race est céleste, et cela vous le savez, vous aussi. Je brûle de soif et je défaille. Donnez moi donc à l’instant l’eau froide qui coule du lac de Mnémosyne.” Et ils vous donneront à boire de la source divine, et de ce moment, avec les autres héros, vous serez souveraine.”

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