Sur les rapides et dans la tempête

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Semaine de turbulences, de cauchemars et de larmes. Etrange. Cette tristesse ne m’a pas quittée que je sois en train de lire, faire, et dire parfois .Ca y est le fleuve est calme. Cet horrible oiseau a  planté son bec sous mon poignet et cela active un flot de sang qui s’écoule puis s’arrête net.

Je découvre R  à plat ventre dans la neige comme Robert Walser, la Villa medicis ressemble à un hotel à Florence, mais avec le jardin des bureaux du directeur aux beaux-arts. la salle à manger d’Amiens est collée à un autre endroit. Ma voiture est garée sous une autre. Nous sommes dans la montagnes. Tout est mélangé. L’ascenseur  au lieu de s’arrêter à mon étage m’amène à une situation que je ne peux éviter. Une sorte de train fantôme dédié à Monsu Desiderio, plein de feu et de flammes d’orange vif. Je me replie sur moi-même pour ne pas passer entre les volcans, voir leur eruption ( comme Pline qui a dû paniquer sa race mine de rien, quand le Vesuve s’est reveillé ). Bon. La plaie du bec d’oiseau ne s’est pas infectée et je n’ai pas voulu mettre de bandage pour que l’on ne soupçonne pas une tentative de suicide. Bref je ne pouvais pas me détacher de ce cauchemar où R. m’ignorait totalement dans un appartement près de la clinique d’Aubervilliers tout en mosaïque vertes et moches. A 3h du matin, je décide d’allumer tant j’en ai marre de cette impossibilité d’arrêter les rêves mauvais. Télécommande hop: Un film commence Chouette. Avec Joan Fontaine , chouette. Born to be bad ( La femme aux maléfices de Nicholas Ray ). me suis endormie pour être d’attaque le lendemain au RV chez Laurel Parker.

Quand on arrive avenue de France en sortant du métro, ou peut imaginer que la mer est au bout, qu’il y a du vent, des mouettes. Ensuite Argenteuil pour l’après midi et retour piteux dans le noir, le long des voies ferrées ( je mets ça, c’est vrai et ça fait ambiance dramatique.).

Bon. en avant.

Disparition de JF Duffau, notre ami des Beaux-arts. Curieusement je n’ai pas grand chose à en dire et pas tant de souvenirs que ça. C’est étrange. C’est plutôt une époque , un moment et je n’ai pas beaucoup de nostalgie même si on a beaucoup ri, beaucoup déconné. César etc… Ce qui est bien c’est de savoir vivants les amis même si on ne se voit pas beaucoup. Je préviens les Beaux-arts qui du coup me préviennent. C’est gentil.

Hier ça allait mieux et malgré de rêves encore je n’avais plus ces sortes de vertiges ou d’impression de flotter. Et plus cette sensation de faim permanente mais pas possible de manger. On s’en fiche.

J’ai regardé Aragon parler de Godard, lu l’article de Dopa sur les collages de Godard.

Mardi , ce que j’ai oublié de dire c’est que j’ai regardé au fonds Maciet un magnifique et géant livre avec des gravures de Hogarth. Alors que ce n’était pas la fête, j’étais aux anges et j’ai demandé une loupe et les étudiants s’effaçaient dans mon dos.

Suis retournée aux A. Je vois BB arriver comme d’habitude. Au loin il traverse. Sa silhouette noire, son chapeau un peu melon font penser à un homme de la City ou a un croque mort élégant. Il me dit «  Bonsoir Mère Citrouille «  et je pouffe de rire. Puis quand je pars je suis le Roi Fenouil. Je l’ai déjà raconté??

Hier il nous a montré le fonctionnement de ses lacets magiques de chaussures vernies et d’autres bagues. Incroyable. Je le filme un peu pour tester. Impeccable il ne change en rien son ton, son attitude. Il me montre la facture des obsèques de X et me dit « c’est normal j’ai fait mettre du satin bleu comme pour Papa et rembourrer pour qu’il soit bien stable, bien confortable. Puis les poignées… Ensuite il demande à M. de changer sa photo d’accueil et c’est un autre portrait de son ami. Il dit d’une personne non pas qu’elle à la voix fine mais une fine voix. Avec C. on rit. On rit aussi du feuilleton Barbes-Bled-velo et du réseau de voleurs . F. se fait passer pour un algérien, qui s’appelle M. et C. change de nom aussi. Pour 20 euros on leur promet la lune mais on explique que le Lundi c’est jour de fauche, puis stock puis marché avant départ «  là-bas ».F dit au gars que c’est pas bon de voler alors que le ramadan approche et que pour un vélo Dieu va lui envoyer une addition salée.

Hier aprem, CR à l’atelier. C’était sympa. moi j’ai pas grand chose à dire de ce que je fais. Je peux raconter des histoires autour. On se marre à la lecture de mes titres. Je continue mes peintures et mes saletés en terre. Coups de fil à A.

En finir vite avec les machins de succession. C’est ce que je souhaite. Message de S.enjoué. Il est en renouveau et “sort  de sa dépression, marche ( lève toi…) , renait et veut en parler avec moi”. Parler de quoi? D’excuses, de regrets?? haha. Moi renaissance ou mort je m’en fous. Je ne veux plus rien entendre. Ni voix , ni rien. C’est indécent. Il eut mieux valu savoir mentir et dire ça quand son père était à l’hosto. N’en parlons même pas et laissons s’embraser le feu de paille de ( encore ) nouvelles résolutions. Berk.

La saute-brega ou bruga???

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Juliette, la doyenne du Repenti

Juliette est une Saute-brega , c’est à dire qu’elle n’est pas d’ici mais du village Les Mayons. C’est très loin, au moins à 10 km dans le massif.  Les natifs des Mayons sont grands et sautent avec leurs longues jambes par dessus les bruyères. Je ne sais pas si c’est l’air des Maures qui conserve mais elle marche vite, lit toute la journée et est assez insolente. On rit en la regardant aller et venir. C’est incroyable une telle silhouette pour nous Parisiens.

Hier la mer. C’est bon de nager. Ca vide ma tête vide.

Un verre sur la place de Gonfaron qui n’a plus le même attrait. En rentrant on est coincés entre des camion d’un petit cirque qui va aux Mayons. On roule au pas. Les vignes sont magnifiques et ici on ne risque pas de trouver un touriste. Zero piscine sauf la municipale qui est déserte comme chaque année entre midi et deux.

J’ai recommencé à travailler sans grand entrain je dois dire.

J’ai commencé la famille Aubrey qui est une écriture délicieuse. Merci A.

Nombreux messages auxquels je ne réponds pas. Pas envie de parler. On verra après. On me reproche gentiment de ne pas donner de nouvelles. C’est vrai. Mais c’est réconfortant ces petits signes même si je ne réagis pas. C’est en fin de journée que j’ai le blues. Un livre et ça passe un peu.

Evidemment même si je ne fais pas une tête d’enterrement, je ne suis pas spécialement joyeuse. Les gosses doivent sentir ma disponibilité moindre.

Piscine avec les petits. M. me dit que cette photo lui fait penser à notre grand-mère. Effectivement sauf qu’elle elle ne mettait pas de foulard mais une feuille de rhubarbe pour se protéger du soleil.Elle avait elle aussi un accent à couper au couteau.

Je retrouve un bout de video: Roger en train de rire avec Belmondo et ça me fait plaisir. Marielle arrive vers la fin. C’est très court, très joyeux.

20 jours sans se voir.Putain de cadeau d’anniversaire que tu m’as fait !!!!

Lever 8 h

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Avant de partir j’avais revu l’Homme invisible de Whale ( vu il y a longtemps sur les boulevards) , histoire de me donner du courage.

Je suis contente de m’en être tenue hier soir au Perrier et au coca. Je n’avais pas trop envie de parler. Plutôt être là et regarder. Mais surtout ne rencontrer personne, ne pas raconter ce que je fais… Quoiqu’en général je préfère écouter sans parler sérieusement de moi. Objectivement dans ce type de soirée j’ai l’impression que tous les gens sont vieux.

—Et toi ?

—Moi et bien c’est vrai que ça va devenir un désastre de croire que je viens de passer mon bac ou que je sors du cours de gym!!! R. a la même sensation en général. Et il  en a 25 de plus que moi !!! Je me souviens de notre fou rire il n’y a pas si longtemps à X. Coincés, impossible de partir une fois qu’on s’était rendus compte de l’assistance “chanceleuse”, (du verbe chanceler).

Puis il y a les carrières ou la carrière, le bazar. Le sérieux… Eu plaisir à parler avec Frederic. Et restée sur le canapé à coté de D. Pas eu le courage de parler à des amis pas vus depuis longtemps… Il y a des jours comme ça.

J’ai esquivé une fois le ” Qu’est ce que tu prépares ?” de J.J. Mais “il y est revenu” et j’ai dû …. Incroyable tous les gens qu’il a croisés.( c’est très intéressant son “Hors Champs” du 19.02.2013. ( je ne trouve pas les autres ….)

Ah si là…Il connait la Comtesse Marcello!!! C’est dingue ça. Me parle de son mari Timothy qui était peintre, de sa maison à Hydra, du portrait du doge Marcello par le Titien. Il était aussi très étonné que je la connaisse. Il faut que j’y retourne absolument cette année.C’est prévu. E. s’occupe du dérushage. Je ne sais plus du tout ce qu’il s’y dit. J’ai retrouvé sur Final Cut, l’extrait où elle parle de la fausse séance Mescaline avec Matta et Michaux. C’est drôle.

Je racontais que j’avais l’après midi même trouvé des images sur you tube de Timothy Hennessy. Et une espèce de document où on le voit dans un lit à la fin se sa vie…

Nous en venons au magnifique film de Mekas? sur les derniers moments de la vie de Ginsberg. Brr… La cérémonie Boudhiste, le lit…. J’en ai déjà parlé quelque part.

J’ai filé à l’anglaise. En sachant que l’o dit en Angleterre ” to take French leave “Tiens je regarde d’où vient cette expression , ça m’intrigue depuis un moment: “L’expression proviendrait de l’ancien verbe “anglaiser”, pour “voler”. Par la suite on aurait utilisé “filer à l’anglaise” pour désigner la façon discrète dont part un voleur qui vient de faire son coup. Par analogie, on a aussi vu apparaître l’expression “partir comme un voleur”.

Hum. C’est pas très marrant.

F. a qui je confiai mon désir de m’éclipser me racontait qu’u XVIII il était inconvenant de saluer en partant. Rt bien je suis la reine du 18. Comme punition j’ai pris le métro en sens inverse. GRRR.

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1962/ J.J Lebel Galerie Cordier

Et avant de partir au tennis , un petit tour au Rijksmuseum

adriaen van utrecht

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