“Tu peux me rendre mon bonnet?”

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Galliera

Dure journée aux Beaux-arts pour la deuxième session des UC. 28 personnes et encore 15 mardi prochain. Ca fera 60 en tout! Misère. Avec J. C’est agréable et indispensable.

De bonnes surprises en général, des choses vivantes, des ruses comme d’habitude. Parfois un travail énorme.

Passage éclair après la belle présentation de Yvan, à l’expo Mark Dion sur le quai. Ce que je trouve très bien c’est l’idée qu’un artiste s’empare d’une collection. Qu’il l’organise à sa manière. Celle des Beaux-arts étant géniale c’est vraiment bien de voir une personne au travers de ses choix. Mais qu’on mélange à cette organisation son propre travail, bouh. Ca m’ennuie. On fonce dans la mélancolie, la Vanité et le cabinet de curiosités reconsidéré , ce qui est une des choses que je digère assez mal.

Le pauvre cabinet de curiosités, son idée a besoin d’un peu de repos. On ferme. On y repensera plus tard et surtout autrement.

Autre chose sans rapport.

Je me demandais aussi, moi qui suis sensible à cet accessoire vestimentaire pourquoi les artistes , enfin, beaucoup dans les vernissages, ont des bonnets.

Il y a des années j’avais commencé une collection en rapport avec la pièce Coco. Armure et Pelisse dans « Les tranchées » en avaient aussi.

Je me demande , et je lisais un article à ce propos qui disait que les pompons que l’on avait fui reviennent sur les têtes… Je me demande quelle sensation le bonnet procure. Une sorte d’idée de liberté? D’anticonformisme? Mais les hommes d’affaire à vélo en portent? Alors quoi. A quelle intersection de nos vies différentes, de nos métiers opposés, le bonnet se situe-t’il nonchalance? Moi j’ai toujours aimé en porter, j’en ai perdu des dizaines y compris ceux que N. m’avait offerts, en cashmere.

Un rapport à l’enfance ? “Mets ton bonnet! » , ou même :  “Ton bonnet !” ,et quand on est enfant si je me souviens bien , on n’accepte pas mal de choses mais pas le bonnet, souvent hideux d’ailleurs. Pour ma génération, tricotés main avec une petites écharpe et des moufles en prime.Pas très rock &roll, mieux que la cagoule ( j’adore ) qui faisait encore plus bébé.

J’ai le souvenir de modèles sur une revue chez ma rante qui s’appelait: «  Tricotons pour nos appelés » et qui montrait des modèles que je trouve beaux aujourd’hui.

Il y a aussi plusieurs façons de la porter. Plutôt à l’arrière de la tête: Le cool, plutôt descendu sur le front: Le dur.

Au musée Galliera on peut voir dans Anatomie d’une collection, un bonnet Phrygien et son coffret. C’est amusant. Elle est bien cette exposition, car savoir qui habitait le costume dans la vitrine, donne une toute autre vision. Ce qui est aussi très frappant, c’est l’opposition formelle des vêtement des « riches «  et “des pauvres”, de la ville et de la campagne, de la cour et du peuple. Les formes si simples des tabliers, des pantalons bleus et des chemises semblent d’avant-garde au milieu des vêtements brodés, des boutons dorés, des plumes.

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©Eric Poitevin/ADAGP, Paris 2016

Les collections+Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ?

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Emmanuel Schwartz

“After an email at 2:30 saying he would be free to meet me personally if I came right away, I rushed over to meet the head of the art school’s archive, Emmanuel Schwartz.”

Agrégé de lettres, conservateur du patrimoine, Emmanuel Schwartz est l’auteur d’articles, communications et livres qui considèrent les relations des œuvres d’art avec la littérature universelle. Il étudie dans cette optique l’histoire, les doctrines, les bâtiments, les collections, l’influence de l’Ecole des beaux-arts.

Principales publications : Les Beaux-arts, de l’Académie aux Quatz’arts (1817-1968), (sous la direction d’Annie Jacques) ; La Chapelle de l’Ecole des beaux-arts de Paris, Paris, 2002 ; Les Sculptures de l’Ecole des beaux-arts de Paris, Paris, 2003 ; L’Ecole des beaux-arts côté Seine, Histoire impertinente du quai Malaquais…, 2008.

Ce matin, la télé qui vient filmer R. et la Canon et la perche, et la journaliste qui me raconte sa rencontre avec de Toth à Hollywood. Il voulait un hélicoptère. Elle a dealé une limousine. Elle a imité sa démarche, raconté son passé Hongrois si je ne me trompe pas, son bandeau sur l’oeil bien sûr. Moi j’aime de Toth. Et avec un nom pareil…

J’ai mangé un truc, regardé des choses sur l’ordi, cherché pour l’avocat cette image:
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Puis j’ai filé aux Beaux-arts pour le rendez vous avec Emmanuel Schwartz.

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 On avait déjà eu RV il y a un mois pour parler de mon envie de montrer aux étudiants des choses concernant les métamorphoses d’Ovide. J’ai toujours énormément fantasmé sur ce livre sans l’avoir lu en totalité.Je l’ai découvert à 24 ans à la Villa Médicis. J’en ai un exemplaire acheté quand l’électricité n’existait pas et que l’on portait des peaux de bête. J’exagère un peu, mais le livre est à peu près en aussi bon état que mon permis de conduire. C’est dire. Actéon est un peu chiffonné, et Narcisse sur la photo est loin d’avoir l’apparence d’une petite fleur. Donc Monsieur Schwartz. Je le trouve étrange et drôle. Son bureau ( la table ) est un enfer de bazar et il me dit qu’il perd tout. J’aperçois des mains de plâtre, des livres ouverts, de la paperasse. Et le bureau est -comme on l’a dit avec X – “un open space” du XIX eme siècle. L’open space m’a fait pensé alors à ce que l’on appelle “une douche sonore”, principe muséal qui permet sans ouvrir aucun robinet et en se plaçant dessous, d’entendre par exemple la voix d’Appolinaire. On à l’air bête là-dessous, planté comme un je ne sais quoi les oreilles pointées vers le pommeau. Bref, nous voici dans les réserves. Dans la bibliothèque. Je touche un livre qui me semble parler d’alchimie. Dans un autre des monstres. C’est très beau. Je feuillette avec précaution. Il fait sombre . M. S a une petite lampe et le premier jour, la liste. Moi, mon cahier rouge. On se courbe, on se met sur la pointe des pieds, on monte à l’échelle. Il me dit les numéros, je cherche. Avec ou sans lampe. C’est drôle, j’aime bien. Il y a quelques années j’aurais éternué comme une bête. Là, ça va.

Donc c’était le premier RV. Comme nous avons, lui perdu sa liste et moi mon cahier rouge, nous avons recommencé exactement la même cérémonie hier après midi!

Nous passons voir aussi les peintures dans la bibliothèque et le petit étudiant coréen a le nez plongé dans… un de mes livres.

Puis nous parlons un peu avec Monsieur S. qui est décidément très drôle et d’une espèce en voie de disparition.

 Ensuite j’ai trainé un peu , regardé des gravures qui sortaient pour une expo, demandé une loupe ( non pas pour ressembler à cette photo au-dessus que je ne connaissais pas- et ainsi avoir l’air d’un bibliophile parfait ) mais pour voir de minuscules détails d’arabesques, sur un livre traitant d’orfèvrerie.

Ensuite un Uber pour filer à la galerie et me retrouver dans mes listes du passé Maeght. On pointe, on note, on classe.

7h 39; pourquoi me suis-je levée à 6h30?

C’est bien le plus grand fou qui soit dans la nature 
Que celui qui se plaist aux livres bien dorez, 
Bien couverts, bien reliez, bien nets, bien époudrez, 
Et ne les voit jamais que par la couverture.

Jean le Pautre

MAISON-ALFORT

Hier je ne regrette pas qu’E.S ne soit pas venue à la dissection. Bouh, ça sentait terriblement fort. J’ai respiré par le nez tout le temps. Mais après on se sent imprégné.Berk, les boyaux , estomacs blanchâtres et autres trucs mous.

Un étudiant de V. se promène là-dedans comme s’il était chez Chanel. Il a un physique très fin, et un sac à main. Complètement particulier.

Pour s’aérer on a fait un tour au musée. Il y a des choses exceptionnelles comme les préparations de Fragonard mais des “trucs” qui nous ont fait pouffer de rire et qui ne ressemblent à rien.

Des monstres, des machins. Je ris en les regardant.

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Là ce n’est pas moi qui photographie, ou plutôt ce n’est pas ma tête mais on dirait.

C’est inconcevable qu’une telle apparence ait pu être vivante….Mais c’est quoi? Une sculpture anglaise? Non, non.

 

 

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Et Pluto mon préféré.

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