La nuit des géants

Selim Sasson journaliste

Cette nuit sorte de cauchemar. Jean François Debord ( qui fut professeur de morphologie aux Beaux-arts et qui est ma bête noire, enfin ma vieille bête noire ),donc JFD était une sorte de Frankenstein ( le monstre pas le savant ) hybridé avec un géant de Barcelone ou de Douai. ( J’i été il y peu de temps si étonnée à Barcelone de les apercevoir dans la perspective d’une rue et fascinée en les regardant tourner sur eux même ) Oublions ce personnage qui rôdait dans la maison d’Amiens puis était accompagné par une géante anonyme. Dans le même rêve j’ai retrouvé mes écouteurs dans la poche arrière d’un de mes rares Jeans. On ne parle jamais de mes écouteurs égarés et au réveil, R me demande: Au fait , tu les as retrouvés tes écouteurs ? Il y a quand même des choses étranges. Travail encore à A, peinture grisou encore, tentative de tout petits formats ( c’est dur ). Peinture dite abstraite. C’est amusant, moi qui ai toujours peint disons “lisse ” je prends de plus en plus de plaisir à un peu de matière. J’ai terminé THEY COME BACK, terminé un papier de cet été qui, à la relecture était insuffisant, fini la grande peinture ou apparait le personnage de Magritte avec sa jambe de bois ( Jean Marie ). En cherchant pourquoi Jean-Marie ou plutôt : Qui est JM, je trouve une interview de Marien et l’histoire des faux billets et du faux tract. Il dit que le surréalisme c’est provoquer des effets poétiques. Voilà. C’est bien pour cela que le surréalisme si bien sur s’ il m’intéresse ne me passionne pas plus que cela. J’arrive par la voie du web, chez Dali et je ris tout d’abord de la mise en scène de cet interview: L’interviewer à l’arrière, Dali au premier plan mais les deux regardant dans le même sens. Je pouffe parfois de rire:La verité c’est exactement la télévision liquide , le mystère c’est le contraire de la vérité donc c’est de la télévision solide . Bref du coup Jean-Marie a disparu et je n’en sais, pas davantage sur cet unijambiste à grand nez, jambe de bois et sac sur le dos suivi par une poule sur fond écossais orange.

8h42

Aujourd’hui c’est le dernier jour . Voilà .

J’ai visité par hasard un local à A . Pas mal. Pas mal . Hum hum.

Inventaire invisible

photo Anne Laure Mino

Semaine déménagement et rangement atelier en prévision de l’inventaire. Puis départ à E. pour mesurer, retrouver, vérifier… Temps effroyable. Pluie…

C’est amusant le gens qui resurgissent et proposent de boire un café, comme si on s’était quittés hier pour certains ( hier en l’occurence était 1985 ), et comme si on se connaissait bien pour d’autres. Je n’aime pas ce type de revenants avec qui ,au fond, on n’a jamais eu de contact. Revoir par contre des amis d’enfance qui se déplacent pour vous écouter c’est cool. Ah oui il y a eu la rencontre ( ZE TALK !!!) à la galerie ( déjà une semaine ) . C’était plein, plus de 100 personnes. J’ai du mal à le croire. ensuite repas à la maison: calamars… moins bons que ceux pêchés par Martine mais pas si mal…

Je peins un peu en décousu, c’est à dire pas assez. Et puis c’est moche. Je vais ou trop loin ou pas assez, ce qui veut dire que je dépasse la ligne où c’était peut-être bien et ça se transforme en Carabosse fade. Mais ce rangement est salutaire. Vivement que ce soit terminé ! Un coup de propre en plus ne fera pas de mal. Retravaillé pour la Biennale. Ecouté les oiseaux, ai marché dans la boue…Ai réécouté les oiseaux. Ai repataugé… C’est fastidieux de regarder des choses anciennes. Pas mal de trucs à jeter. Expo/Beaucoup de presse. Couverture de Art Press, qui l’eût cru. On a vu Daaaali que j’ai beaucoup aimé. Les temps ne prêtent ni au rire ni au sourire ce qui est d’autant plus agréable. Edouard Baer est le plus beau des Dali. Je vient de me tordre le pied et sens une déchirure musculaire sur le côté extérieur gauche. Pour Rome la semaine prochaine, j’espère que ça va s’arranger, je n’ai pas envie de trainer la patte. Bon il a fallu aussi corriger les articles pour éviter de radoter et de répéter les mêmes machins; Dans Artforum, Harper’s bazaar et Art press. Ai montré à R Judith Scott R. ainsi que Hilma af Klint, Walter de Maria … J’aime pas ce temps, j’aime pas cette humidité, j’ai hâte de sentir le soleil.

Allan m’offre un livre de Jean Cau / croquis de mémoire. C’est délicieux ces petits portraits de Giacometti, Giscard Destaing, Coco Chanel et Ezra Pound pour le moment. … A suivre …

Cauchemar / j’étais sous forme de je ne sais quoi dans la gueule d’un monstre à dents pointues et l’autre prisonnier était une sorte de souris aux couleurs de perroquet. C’est peut-être du delirium tremens !!!. Une ancienne étudiante devait montrer un film, puis j’ai pris ma mobylette et me suis rendue compte que je n’aurais jamais assez d’essence. Ai rebroussé chemin, traversant des forêts dans la montagne. Bref.

Au repos le pied n’est pas douloureux. Mais… Pourvu que je puisse marcher Mardi à Rome puis Naples.

Je me fâche régulièrement dans le métro ou le bus car je ne supporte plus les gens qui ne font aucune différence entre espace public et espace privé, ou qui sont totalement décérébrés et soit: téléphonent en mode haut parleur ( c’est de plus en plus fréquent ), soit écoutent de la” musique “sans écouteurs. Non seulement c’est dérangeant, mais le son qui sort des téléphones est immonde. Dans ma liste de fâcheries: Les gens qui ne laissent pas descendre de la rame et sont plantés devant voulant entrer ( eux d’abord )// un classique/ Le type qui n’enlève pas son sac à dos/ La personne qui se place devant le portillon et cherche son passe Navigo, les individus qui restent assis sur les strapontins quand il y a affluence/ Les groupes qui montent un escalier et ne vous laissent pas la place pour descendre. Quand j’ai un parapluie je le pointe en avant c’est assez efficace/ Le MacDo et son odeur dans le métro.J’ajouterai: Le type qui a fait le plein d’essence et prend bien son temps pour ranger son ticket, mettre sa ceinture, bricoler je ne sais quoi et enfin … démarre. Idem pour celui qui au péage est trop loin du truc où l’on insère le ticket, idem pour celui qui doit reculer car il n’ pas vu que la voie était réservée. J’ajoute: Dans une file d’attente la personne qui vous colle, au cinema désert celle qui vient s’assoir devant vous ( idem à la plage ). Expérience récente chez le fleuriste, la fille qui compose un bouquet et ça N’EN FINIT PAS : combien coute celle ci, j’hésite sur la couleur, peut on acheter la moitié de cette botte. Enfin un vendeur se libère et je dis à toute vitesse: Bonjourcettebottedemimosavolàmacartehopcestfaitc’estpayéboncourage . Les gens qui touchent les fruits où les avocats. En province la conversation chez les commerçants est une coutume plutôt pas désagréable si on accepte de se détendre et d’être un peu tolérant. Quoique.!!!

En revenant de l’Aigle Vendredi soir je n’en croyais pas mes yeux. Nous étions deux groupes de 4 personnes assises en carré, et …. Tout le monde lisait des vrais livres. Ça m’a réconciliée avec l’humanité. Pas un bruit malgré le monde et la concentration propre à la lecture.

Je cherche  Charlotte Perkins Gilman dont on m’a reparlé hier ( RV pour le film de PC où il est question que j’apparaisse au sens propre du terme dans le papier peint.) J’ai lu il y a longtemps ce livre ” le papier peint jaune ” et viens de commander: La Glycine géante, Herland, et Benigna Machiavelli. J’attends également le livre Shadows of Reality: A Catalogue of W.G. Sebald’s Photographic Materials, Eds. Clive Scott & Nick Warr, Boiler House Press, Paperback, pp. 468.

Hier soir passés boire un verre avec C.

Aujourd’hui Dimanche gris

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20 AOUT Noté ça: “Le jour ou je suis devenue une camera de video surveillance”

Le jour ou je suis devenue une camera de video surveillance

Ecrire sur l’iphone est plutôt inconfortable. Mais je devais noter ce rêve.

Je ne m’en étais pas vantée mais il est temps de révéler que je suis celle qui a vu s’eteindre Salvador Dali .
Eh oui! C’etait vers 3 h du matin et c’était extraordinaire. J’avais bien conscience qu’au reveil tout s’évaporerait. Exact. Ne me reste qu’une promenade à son bras ( nous nous étions rencontrés et il avait été subjigué par ma personnalité rare) ( Rare est à prononcer en roulant les r comme dans ” le chocolat Lanvin” même si ce dernier n’a pas de R.)
Donc me voici adoubée par le Maître, élue. Héhé, me dis-je dans le décor de cette nuit, hélé !!! la vérité éclate enfin!!
Passé ce petit complexe de supériorité, j’ai poursuivi ce rêve, ramassé au passage une pochette à fermeture éclair et qui contenait du sang.Sang bien sombre et dense et qui coulait comme un fin ruisseau. Mais nous avancions Dali et moi comme Dante et Virgile. Je l’accompagnais chez les morts et déjà voyais qu’il avait perdu ses dents de devant. Depuis des années elles tenaient me confia t-il avec du Tricostéril.
J’ ai perdu les détails du voyage pour lequel je portais un pull -over rouge. A deux endroits sur le devant il présente deux étoiles blanches. Dali s’écarte de quelques mètres, reste ainsi isolé et nous dit ( d’autres personnes sont a mes côtés)- j’ignore qui.
– ” Déja je m’éloigne. Nous sommes dans des espaces de plus en plus étroits…”

Je me disais que cette histoire était née à la fois de ma coupe-tonsure à l’étoile, mélangée au fait d’avoir abandonné le projet de Nuit Blanche à Sainte-Eustache que nous avions surnommée Sainte- Moustache.Bon retrouvons la réalité, la Syrie, la Grèce. Temps magnifique pour cette premiére journée du tome 2 de l’été.Entendu l’expression” Soldes sinceres” : pfff…

Survivre à la perte de l’enfance ( Olivier Py)

“L’Art est un surplus de vie, pas une douleur“La douleur magnifique est fascinante”.

“Penser au suicide”.

Tiens pourquoi ai-je écrit ça?J’ai certainement entendu quelqu’un le dire à la radio. Sais plus.

En tous les cas j’y ai pensé et Bernard l’a fait.Avant hier.Il s’en va et un morceau de Rome avec lui.Ce qui est amusant pourrait on dire c’est que sur la route du retour je pensais entre mille autres trucs à la nécessité d’aller à Amiens ( chose qui ne me plait pas ) et par la même occasion de ramener les peintures de B.

Penser au suicide.Mauriac et le liquide rouge dans le bain.

Herzog

Mountain lion

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