Felliniennes années

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j’avais quand même un peu la trouille. Des interview, je sais comment m’y prendre même avec des coriaces comme la Contesse M. mais en public ce n’est pas la même chose.

Et puis j’ai eu l’impression de courir, et de ne pas laisser assez de temps à Dominique. C’est en fait le temps qui m’angoissait.

Je m’aperçois qu’on était dans le noir, surtout Dominique.

Guillaume qui disait les textes, s’est bien défendu je trouve.

J’aurais dû ne pas aborder du tout la Dolce Vita. Mais bon, c’est fait. Bien contente qu’il y ait eu tout ce monde. Pas mal de personnes n’ont pu entrer.

Donc, je quitte le tournage!!!

Reçu un mail très touchant de DD ce matin.

Bon, maintenant ça me fait bizarre . Il faut commencer autre chose ou plutôt continuer , reprendre.

Je pense toujours aux contes d’Hoffman-à cette idée avec C-mais pas réalisable parce que trop cynique, voudrais regarder le Narcisse Noir de Powell, aller à la piscine, me faire un café.

Hier M et E sont venus mais je n’ai pu les suivre après. R. est rentré vite avec la crève.

Ce soir

Que cela se passe d’une manière ou bien d’une autre ce soir prendra fin mon indigestion Fellini.

Bonne saturation, car j’ai souvent souri, souvent ri en regardant des extraits de castings désopilants.

Et puis le fameux UNO DUE qui est mon top 5O, lorsque FF dirige un type à la tête incroyable. C’est extraordinaire.

Cela réconcilie avec tout.

Ma crainte pour tout à l’heure c’est d’avoir “trop ” de choses. Hier j’ai rendu une petite visite à D. pour lui rendre ses dessins de FF. Quand il n’y a pas de musique chez lui, c’est comme s’il manquait quelqu’un.

Il y a la petite table ronde près de la fenêtre. J’y vois Tati et Fellini. Et la maman de Dominique.

J’y entends le récit du mage que l’on verra plus tard dans Cabiria. Une scène exceptionnelle de celles que je préfère. Le prestidigitateur, qui vient direct de Luci di Varieta et compagnie.

Parfois je repense à JMR qui avait ce côté là, un peu tragique . ce que j’aimais aussi c’est sont habit blanc éclatant dans la lumière et qui de près laissait voir le fond de teint épais, par traces ici ou là.,le col sali; Lorsqu’on se retrouvait près du bar, et qu’il parlait avec cette voix “rocailleuse”

Bref chez Dominique il y a un lustre avec des fausses bougies qui vacillent. J’aime bien

( Roger entre et me dit: Je me suis fait une épée. je ris et il part répéter )

Hier Christophe est venu trop gentiment m’aider à préparer un DVD de sécurité. Moi, sur DVD studio pro j’avais fait comme dab. Mais ce n’est pas si simple et ça marchait moche. Passer par compressor, faire des réglages. Entre un thé puis un peu de vin, un cannelé puis un toast au tarama.

Demain j’irai à la piscine et à Argenteuil pour reprendre tout ce qui est en cours.. Préparer les dessins etc

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“Amarcord veut dire je me souviens”

Il y a des gens qui ont toujours un sac plastique avec eux quand ils vont au théatre et qui le font crisser pendant le spectacle
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En deux secondes j’ai eu deux places pour la Salle Langlois ou était projeté un documentaire sur La Dolce Vita.

Queue à l’entrée. Un type à casquette et chemise rouge à carreaux,foulard à la bal musette, s’agite:

_ ll faudrait faire 3 files. Oui vous voyez il faudrait s’organiser.

Il vient vers moi.Je lui dis de laisser les événements vivre leur vie. Il parle à toute vitesse, un gros classeur sous le bras.

—Ce’st comme la semaine dernière, devinez qui j’ai vu?

—????

Il ouvre son book:

—Clint… Clint Eastwood. Il tourne à Paris cette semaine. Là c’est moi, à côté…. Oh j’espère que Claudia Cardinale me signera un autographe. Parce que Yul Brynner…

ET puis un jour je vois la queue à la sortie d’un théâtre-qui c’était? Fernand Raynaud. Et oui!!

Bien sur quand à Boulogne j’ai eu la signature d’un type que je ne connaissais pas et qu’on m’a dit que c’était Marlon Brando…. Vous voyez ce que je veux dire…. Et puis j’ai mon sac à dos, j’en ai d’autres mais j’ai pas tout amené. Je voudrais proposer une expo à Luc Besson… Mais là je ne travaille plus dans la parade de Disney…

Un monument du genre.

Plus tard il se faufilera, passera le cordon et circulera son livre à la main, entre les buveurs de champagne.

j’ai retrouvé D. Delouche qui était au deuxième rang et me suis assise à côté de lui. Je lui ai raconté ce que je venais de voir et on a ri.

Ils sont cinglés et pénibles, ils sont soûlants mais ils ne vivent que pour le cinema. Rien d’autre.Et c’est assez émouvant ces mecs qui chassent les acteurs

—Vous venez souvent à la cinémathèque?

—Jamais . Moi c’est en vrai que j’aime les acteurs…

—Vous avez un numéro de téléphone?

Alors là, le type fait l’important et me demande pour quoi… J’ai laissé tomber.

Puis il y a eu le type au bonnet . Il entre et s’installe pépere au beau milieu du premier rang réservé. Ca m’amuse beaucoup ce genre de trucs. Alors que nous, nous prenons des pincettes essayons d’être à notre place, etc… Lui , Paf il s’installe et pose son sac plastique à côté.

Un gardien lui demandera un peu plus tard de partir et de laisser sa plce. Il ne veut pas bouger. On entend derrière.

—Ben viens Michel , jte donne ma place.

—Non, non Franck garde ta place, je m’en vais.

Ca s’est arrangé. L’homme aux espadrilles qui porte toujours à chaque bras plié, un sac plastique était là aussi. Toute le Bercy-Bande.Ca me ravit ce spectacle. Ils parlent, discutent, applaudissent. Mais ils n’avaient d’yeux que pour Claudia Cardinale… C’était d’ailleurs drôle de voir ces trois femmes: Claudia Cardinale, Anouck Aymée et Magali Noêl. Chacune si différente de l’autre:

A.A la plus belle, la plus froide, la plus distante.

M.N avec ses longs cheveux et un visage qui semble trop petit. Souriante et bavarde. Emouvante lorsqu’elle chante Amarcord.

C.C qui a le visage le plus ordinaire des trois mais qui a l’air sympathique….

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Je file ensuite à Elysée machin, pour voir F.D. D. m’attends devant avec Astrid et Vera.

Rentre assez tôt.

Hier visite d’un appartement à deux pas. trop cher, trop sombre.

Papelards; hesitation, banque.

Réponse pour le tableau/ OK

RV. avec E. des Hivernales d’Avignon. Il est très agréable.

Bon, j’ai envie de travailler et j’y vais de ce pas.

Guillaume qui va être la voix de D. Delouche passe à la maison et lit.je suis contente de l’avoir choisi

Pas assez travaillé cette semaine. Les mondanités usent davantage que les km à pied

Chercher le garçon

E. est passé me prendre et on est allés dans le quartier des Folies bergères pour écouter 6 garçons en vue de la soirée Fellini.

Ce qui est drôle même si on le sait ; est la différence qu’il y a entre un type dans la rue et le même type sur un plateau.

C’est très difficile de choisir. Celui-ci ci déjà trop assuré, trop efficace, trop “doué” et qui doit tout casser pour avancer. Celui-ci malheureusement , trop brun, trop trapu par rapportà D. Il ne s’agit pas de trouver le jeune homme qu’il était à 20 ans mais quand même. Celui ci… Hum … Oui mais un peu monocorde. Physiquement c’est lui. celui là, très jeune très vivant. Peut être trop physique. Lui , non. il termine les phrases en l’air. Comme par hasard les deux que je retiens, ont acheté le livre.

Merde je dois partir et pluie terrible.

Ai ressorti le texte de Nicole, enlevé toutes les photos. gardé quelques cartons

+ + tard

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DD

Hier après avoir dessiné à A., en toussant, je suis repassée à la maison pour me changer et aller visiter DD; L’adresse m’est familière puisqu’il en parle dans son livre*.

C’est probablement l’appartement de sa mère, de son enfance. 16 eme arrondissement. Il fait doux et je dois être la seule du quartier à porter un bonnet et un gros cache-nez.

Porche, ascenseur ancien avec une grille-ceux que je préfère, car je monte le plus souvent à pied pour éviter ces boites métalliques sans air-troisième étage et une seule porte à l’étage. Un pan de miroirs avec des croisillons. TRès beau. je me regarde dans les losanges ainsi définis; j’entends de l’opéra à l’interieur. je sonne et la porte s’ouvre presque tout de suite. Une très grande pièce théatrale, des colonnes, du rouge, une tenture, des meubles anciens, une peinture face à moi, du 17 eme dirais-je, des photos. ( Je n’ose pas promener mon regard ). D. Me propose de m’asseoir à une grande table de travail. Ce qui est bien c’est que c’est sophistiqué sans plus, mais avec un peu de bazar… + plus tard.

Chacun son tour

Pas malin d’aller jouer à 9h ce matin. Essoufflée etc. Je tousse comme une bête et appelle J.C qui se bat avec son flambant neuf iPhone. Il ne sais pas répondre au téléphone et je me moque de lui, de ses ordonnances au fond du sac, du tampon qu’il va oublier c’est certain. Il me dit que lors de sa dernière visite, une dame de 70 ans lui a demandé si elle pouvait arrêter la pilule sans trop risquer…. Ce qui est joli, c’est la pharmacie qui alimente et vas-y!!!. J’étais toute contente en tendant ma carte bleue extra dorée, comme une bouche de Mac Marseillais qui n’existe plus, heu, je disais que j’étais contente de m’entendre dire que je n’avais rien à payer.

Ventoline gratuite, sirop, et autres merveilles. ( en tant qu’ancienne asthmatique de l’équipe de France, j’aime toujours avoir de la Vento au cas où je croiserais des chiens , des chats ou bien des poussières agressives.),

Je résiste et j’ai sommeil sommeil. Je baille comme me le faisait remarquer DH, hier. Petite visite du Dimanche. J’aime bien grimper à son appartement, et papoter avec elle. Là haut on se sent à l’abri. Elle a fait un cake délicieux et un peu brûlé. parfait avec des poires dedans.

Je repars. Tiens il fait encore jour et attrape des sushis et bricoles chinoises pour les tousseurs de la rue VLD.

Dans le métro une toute jeune fille est pendue au cou de son père. Elle est saoulante et touchante à la fois dans ses petits sauts, baisers, petites manières. Comme D. m’a rendu des livres, je re-recommence les prières exaucées de Capote et retrouve avec joie ce titre de nouvelles: Des monstres à l’état pur. C’est beau. Je ne connais pas la phrase en Anglais.

Il faut que je relise les voyages de Gulliver. Je m’en souviens assez bien je crois mais…. J’aimerais bien faire cette scéno. La fille me plaît.

Message de DD au moment où je montrais à D sur YouTube le moment des si tristes Oscars d’honneur de Fellini et de Chaplin.

“Be confortable….”

Toc. rendez vous pris à l’instant avec D.D pour préparer Fellini. Mercredi 17h

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C’est bizarre. je trouve cette photo et cette légende: Truman Capote on the set of Jean Cocteau’s “Les Parents Terribles”, Paris, 1948 – “Portraits of Famous People” Round Robin,

Ce n’est pas lui? Il aurait 24 ans à ce moment là.

"Mes felliniennes années"


Ce livre est magnifique.Il faut le lire .
Eté 1954, Dominique Delouche assiste à Venise à la projection de La Strada. A l’issue de la représentation, le jeune cinéphile français s’arme de courage et d’audace pour dire au réalisateur italien son « éblouissement ». Six mois plus tard, il reçoit un télégramme de Federico Fellini l’invitant à venir l’assister à Rome sur le tournage d’Il Bidone.
Dans ce témoignage émouvant, Dominique Delouche revient sur ses six “felliniennes années” durant lesquelles il eut l’opportunité de fréquenter le maestro Federico Fellini. Très vite, à la faveur de longues balades en voitures et d’un travail acharné, naît entre le cinéaste et le jeune homme une complicité unique et un rapport de maître à élève. Devenu son assistant-réalisateur et son confident, Dominique Delouche participe à trois tournages mythiques dont il nous fait, à travers son point de vue émerveillé, les témoins privilégiés. De Il Bidone à La Dolce Vita, en passant par Les Nuits de Cabiria, son récit, en plus de mettre en lumière la personnalité et le génie du cinéaste, croise quelques autres grands noms du septième art comme Anouk Aimée, Marcello Mastroianni ou bien sûr Giuletta Massina.
L’assistant de Fellini raconte.. Le cinéaste Dominique Delouche fut l’assistant de Federico Fellini sur « les Nuits de Cabiria », « Il Bidone » et « la Dolce Vita ». Dans « Mes felliniennes années », il retrace l’histoire de sa longue amitié avec le maestro : le livre est magnifique, captivant, émouvant, d’une intelligence rare, toujours à bonne distance, riche d’anecdotes savoureuses. Ainsi, au lendemain de la présentation de « la Dolce Vita », le cinéaste est arrêté par une dame sur la Croisette. Fellini raconte : « Elle avait le bout du nez en or plaqué . Cela miroitait au soleil comme elle s’agitait pour me parler. “ Vous êtes bien monsieur Fellini ? Eh bien, pouvez-vous m’expliquer pourquoi dans votre film, il n’y a pas un seul personnage nor mal ?” »
Le Nouvel Observateur – 2218 – 10/05/2007

Arrivée de:
Joe Bousquet / Lettres à une jeune fille.
J’en lis quelques pages et le laisse à la Comtesse Marcello à Venise.

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