W.E

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Moi qui n’aime pas trop les réjouissances collectives j’ai été enchantée de ces deux jours à Fontainebleau. Anick Lemoine qui est la directrice du Festival d’histoire de l’art est super. Et ce truc est insensé, des conférences en veux tu en voilà, toutes passionnantes et toutes gratuites.Cette année le sujet était le Rire et le pays invité, l’Espagne. Tout le monde absolument tout le monde peut écouter Stoïchita, ( j’ai acheté son Pygmalion, ça à l’air bien ) ou bien d’autres spécialistes de la moustache au 17eme. A ce propos j’apprends en rentrant à Paris avec PM que la période à partir du 16eme est la période dite moderne et ensuite contemporaine donc je suis perdue et je ne sais même pas si je suis vivante.!!!! Serions nous dans l’ère future et non pas l’ère DU futur. Hum. Je me gratte le menton.

Bref le programme était génial mais ce qui était frustrant c’est de ne pas assister à tout: Hoggarth ou les marionnettes sous le Reich? Etc.

J’aurais dû dormir là-bas car on à l’impression d’être loin. Les villes à château ont un peu la même atmosphère vieillotte qui n’est pas déplaisante. Mais comme à Versailles ça sent la pâtisserie après la messe. Beaucoup d’hommes ont cette espèce de veste piquée cousue verte que est une sorte d’uniforme pour moi , heu comment dire. Ca ne sniffe pas l’extrême gauche !!!Héhé.

Nous avons été reçus dans un endroit inouï, l’Ermitage de Pompadour ( ça donne des idées de nom pour nos caravanes !!! ) .

À l’origine simple pavillon, il est construit à la demande de la marquise qui n’apprécie guère ses appartements du château. La favorite le fait agrandir à partir de 1754. À sa mort, l’ermitage est acheté par le Roi qui y installe le gouverneur de la ville et du château. Gabriel effectue alors de nouveaux travaux, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La plus grande partie du décor intérieur subsiste, bien que l’ermitage soit transformé en annexe de l’hôpital durant la Grande Guerre et qu’il soit occupé par les autorités allemandes puis américaines durant la Seconde Guerre mondiale.

Un truc de malade. Une “demeure” avec un immense jardin. Carlo et Polissena Perrone nous accueillent sur le pas de la porte. Nom d’une pipe. ( J’avais envie de manger un sandwich dans mon coin, mais je me suis dit que c’était mal élévé. Et je ne regrette rien, même s’il faut être un peu plus raide que d’habitude dans le maintien ). La vache la collection!!! Partout, des Picasso, Balthus, Gustave Moreau, Juan Gris, Goya bon bon, ça va, les voleurs vont rappliquer. Et des livres et des couloirs et des bronzes renaissance, et des couloirs et des chambres et des salles de bain et , et, et…

Ils n’y habitent pas ( quelle angoisse d’ailleurs que ces merveilles peu faites pour le quotidien selon moi ). Et l’odeur subtile des piaules, m’évoquent surtout la nécessité de Ventoline. J’exagère un peu. le jardin est d’un vert absolument irréel.

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Et puis il y a la grotte. Miam Miam. Du coup je n’ai pas eu le temps de visiter l’intérieur du château. Normalement et si j’étais restée au diner dans la Galerie des cerfs, je l’aurais même vu by night. Mais je me suis sauvée !!! Paris je rentre, Paris me revoilà. Les deux conservatrices que je ramène oublient leur téléphone dans la voiture !

Après la projection, un jeune homme est venu me parler. Si tous les étudiants des beaux-arts avaient cette énergie cela deviendrait un endroit dangereux!!!!

C’était vraiment sympa et je pense que je le reverrai, lui et ses projets de théâtre, et ses oiseaux et sa vivacité.

Dietrich Fischer-Dieskau

Avec Winterreise… Avec Mankiewicz

C’est le jardin qui m’a apaisée. J’y suis rentrée comme ça ( en toute modestie) :

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Même si dans mon cas il n’y a aucune trace d’exotisme ou de plantes carnivores…

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J’ai eu l’impression d’une matière vivante, d’un espace vivant extrêmement doux et enveloppant. Bien plus beau dans son état d’abandon, que ce que je gardais comme souvenir.

Hier le brouillard s’est levé alors que nous brulions mes affaires petit à petit. Les dessins des beaux-arts, des pages et des pages, des feuilles et des feuilles d’efforts et de répétition. Parfois je souris car la sensation de cet acharnement et de cet échec me reviennent. Je revois la salle de dessin des beaux-arts et Mademoiselle Bouchez, âgée, petite, sa visière, ses clés. Qui fut-elle? Mystère. Autoritaire et encourageante. Comme j’ai rougi lors des premières présentations, quand la jambe dessinée était plus grande que tout et voulait sortir de la feuille. Bouffées de chaleur et de honte. Je souris à nouveau. Et mon exaspération à 15 ans d’avoir des modèles femmes nus et les hommes en sous -vêtements qui coupaient le corps en deux.

A vrai dire , je n’ai pas trop souffert de ces moments à l’intérieur de la maison. Son odeur désagréable certes, le peigne de mon père dans un étui de cuir que je porte à mes narines et qui sent cette lavande particulière.. Je le range dans le tiroir. Quoi d’autre? Des vêtements que j’avais déjà jetés. Tant mieux. Et ces immenses écailles de peinture sur les murs. C’est beau, c’est ce que je me dis. Je les touche . Elle sont vraiment des écailles animales . Rèches et cassantes, verdâtres.

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J’ai cherché sur les marches de l’escalier l’espèce de forme que je regardais et qui était pour moi un animal planqué là, répondant à un des motifs du tapis.

François m’a prêté son Canon 7D que j’expérimente là. C’est drôlement mieux que le caméra je crois , avec des objectifs que l’on peut changer. Je filme pas mal-je veux dire en quantité , et n’importe comment , à l’instinct. Dans un premier temps je me dis que je ne ferai rien et petit à petit je prends de la distancet ces espaces se transforment en scènes que je vois pour la première fois. Je dois à présent y retourner plusieurs jours pour affiner ces sensations. Puis il y aura l’évacuation des meubles. Puis le débarras . Enfin, les pièces vides.

Puis… La démolition est ce qui nous attend. J’en suis certaine.

Mais… Un sale moment à passer sans doute et à filmer. Et le jardin , ses générations de chats entérrés au fond, ses vestiges de pommiers, vignes, banc sous l’arbre… tout cela sera retourné comme une salade, mélangé brutalement…. Il y aura de la boue , des branches cassées, des pierres;

Ce sera hideux comme un chantier .

Spasfon+ un doliprane 1000 . Ouf… C’est passé.

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Oui, ce que je remarquais aussi lors des ces moments, c’est l’impression que la maison vous aspire… Et au croisement de votre image, ici et là, dans le couloir, dans la “grande salle ” et surtout dans la chambre des parents , la réelle constatation que c’est mon père qui apparait. C’est je dois dire assez désagréable. J’ai alors-c’est sans doute ridicule-l’impression d’avoir le visage plus rond, d’être plus âgée. Sais pas. Mais ensuite, de retour chez M. je me suis inspectée. Sensation qui ne m’a quittée depuis, de lourdeur physique. Et réalité au tennis de déplacement rapide, sauts, hop hop rien n’a changé.

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Hum… Faudra que je réfléchisse. Mot de J. qui est la première personne à analyser l’émission avec ES.

Demain Marseille!!!!!!!

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